Ma première fois, j'avais 11 ans.
C'était dans la chambre de mes parents avec une amie fille et un ami garçon. Je ne sais pas trop pourquoi ni comment, mais l'amie fille a glissé sa petite main sous le matelas du lit et en a ressorti le truc qui allait radicalement changer ma vie : de la porn! De la VHS porn!
Cette découverte a mené à ma toute première séance de visionnement pornographique. Il va sans dire que c'était aussi la première fois que je faisais la chose en groupe. Après coup, j'ai réalisé un truc bizarre : autant la porn en solo peut être bandante et excitante, autant avec des chummeys, elle devient risible et ridicule. (Et en chronique, un peu pathétique…)
C'est vrai qu'un homme qui gifle une femme à coups de gros pénis, pour des kids de 11 ans surexcités, ça a quelque chose de marrant.
Ce jour-là, non seulement avais-je perdu un peu plus de mon innocence, mais j'avais aussi trouvé un loisir sur lequel j'allais investir une quantité de temps incalculable. « Incalculable » dans le sens que j'aurais trop honte de le calculer.
Ironiquement, à cet âge-là, j'en avais même pas besoin. Ça faisait déjà trois ans que je me branlais sur rien. Les yeux fermés. (Comme une fille!) Debout. Dans la salle de bain. Sur le bout des pieds. Toujours sur le bord d'avoir une crampe au mollet. Ah, nostalgie. C'était le bon temps.
Aujourd'hui, quand je regarde l'état désastreux de ma vie amoureuse, je blâme la porn.
Pas que je sois devenu un psychopathe ou un mauvais lover. Oui, j'ai tendance à mordre un peu trop et j'ai cet instinct inexplicable qui me pousse à donner la fessée, mais malgré ma dépendance à un très jeune âge, je suis quand même parvenu à déceler les différences entre la vraie vie et la planète pornographie.
En fait, c'est plutôt simple : le vrai sex, c'est de la porn cheap. Moins de lumière, plus de poils. Les filles sont plus tights, les scrotums sont plus lousses. Et surtout, pour un gars avec ma gueule, il y a pas mal moins d'options quand vient le temps de se choisir une fille.
C'est là que ça caillebotte (oui, c'est un vrai mot).
Malgré mes standards corrompus et mes besoins démesurés, je rêve encore d'une fille avec qui je serais heureux. Ces surdoses d'hardcore sex auxquelles je me suis exposé ne m'ont pas empêché de demeurer éperdument romantique. Je pense encore débusquer quelque part une fille que je trouverai à la fois intéressante, intelligente et bandante. Dans l'ordre, presque.
En gros, je veux le beurre, l'argent du beurre et le cul anal-bleaché de la crémière. Une pornstar wise qui mouillerait d'envie pour un branleur au corps bof.
Naïf? Peut-être. Victime de la porn? Là, tu commences à comprendre.