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Aloe Blacc: du vieux tout neuf

Auteur: Laurent K. Blais
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Aloe Blacc: du vieux tout neuf

Il a beau être un pur produit de la côte ouest des années 90, Aloe Blacc aurait tout aussi bien pu faire partie des émeutes de Watts, se battre pour Rosa Parks ou enregistrer chez Motown. Même s’il n’en est qu’à son premier disque, les critiques le comparent déjà aux plus grands du soul et du funk.

«Je suis toujours honoré qu’on me compare à des artistes soul classiques de la trempe de Marvin Gaye et de Curtis Mayfield. J’essaie de perpétuer le style du genre de la manière la plus authentique. Le soul, c’est avant tout une tradition», témoigne Blacc par courriel depuis l’Europe.

Tradition, certes, mais son Good Things s’inscrit tout de même dans une mouvance de jeunes artistes, tous signés sur Stones Throw, qui dépoussièrent au plumeau de la modernité la musique qui faisait danser leurs parents.

«Ce que moi, Mayer Hawthorne, James Pants et Dam Funk faisons, j’appelle ça du ‘‘brand new old soul’’. C’est de la musique contemporaine, mais qui feele comme les classiques indémodables. Il y aura toujours de la place pour ça. C’est important de rappeler aux gens que la musique, c’est des individus qui donnent de leur personnalité à l’instrument. C’est surtout pas des bruits d’ordinateur», insiste le chanteur.

Peut-on s’attendre un jour à une collaboration entre ces nouvelles vieilles âmes de l’écurie Stones Throw? «Tu sais, nous collaborons déjà ensemble, silencieusement, à changer l’histoire de la musique», répond-il le plus sérieusement du monde.

«Hey man, t’as-tu une piasse pour m’aider?»
Impossible de passer à côté de l’hymne aux difficultés de la vie qui lui collera probablement à la peau jusqu’à la fin de sa vie: «I Need a Dollar».

«Les producteurs de How to Make it in America (diffusé cette année sur HBO) ont demandé au label d’envoyer des chansons, explique Blacc. Ils ont pris ‘‘I Need a Dollar’’ parce que je pense que ça parle d’une thématique qui rejoint tous les jeunes qui veulent voler de leurs propres ailes sans s’aliéner à un patron.»

Son personnage préféré de la série est d’ailleurs le cousin véreux, joué magnifiquement par Luis Guzman. «Il représente un côté plus sombre de l’Amérique et de l’entrepreneuriat. Dans toutes les situations, y’a toujours un dollar à faire, et y’a des gens, comme son personnage, qui sont toujours à l’affût. L’archétype du hustler perpétuel est une figure dominante dans l’univers des musiques américaines noires. Et c’est aussi une belle métaphore de l’ensemble du monde des affaires.»

Aloe Blacc
16 novembre | Belmont
4483, Saint-Laurent
avec Grand Scheme, Maya Jupiter et Effusion A Cappella
www.aloeblacc.com

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