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The Dragonfly of Chicoutimi: entrevue avec le metteur en scène Claude Poissant

«Il s’amuse comme un petit fou dans une rigueur absolue.»

Voilà ce que Claude Poissant a à dire de Larry Tremblay, auteur qu’il a auparavant pris plaisir à mettre en scène dans Le Ventriloque et qu’il revisite maintenant dans The Dragonfly of Chicoutimi. Monsieur Poissant se plaît à se frotter aux histoires de Tremblay qui, malgré une apparence chaotique, s’avèrent étrangement précises et calculées. Des histoires où l’âme humaine est fouillée de fond en comble, où mots, images et rythme tourbillonnent dans une spirale de réflexions.

Cette fois-ci, on assiste au retour à la parole d’un homme qui s’est tu pendant des années. Il ne lui reste cependant de sa langue française natale que la syntaxe; celui qui pense en français n’articule que des mots anglais, des mots qui à la fois mentent et disent vrai. Les mots d’un personnage sans racines dont l’identité est disparue, évoquant un passé trouble, passant de l’humour à la violence. Selon Claude Poissant, cette violence que nous portons tous gagne à être assumée, et c’est ce que fait Gaston Talbot, le personnage principal.

Monologue interprété pour la première fois en 1995 par Jean-Louis Millette, The Dragonfly of Chicoutimi dut interrompre abruptement sa tournée en 1999 suite au décès de ce dernier. Millette, dont la performance troublante avait été récompensée par un Masque, jouait un Gaston Talbot des plus mémorables. Un rôle à plusieurs facettes que Claude Poissant a fragmenté en cinq pour sa version: un cowboy, une victime, un «interné», un vieillard solitaire et un personnage plus poétique. Ce sont Dany Boudreault, Patrice Dubois, Daniel Parent, Étienne Pilon et Many Soleymanlou qui composent cette fois-ci le complexe Talbot.

Claude Poissant, qui n’en est pas à sa première mise en scène, promet une pièce davantage touchante que choquante, le portrait d’un personnage tragique particulièrement pertinent dans un Québec où la question identitaire est un sujet sensible. Guidé par son envie de «kidnapper le spectateur», Monsieur Poissant conduit ses projets théâtraux en gardant en tête le dicton «Le diable, c’est l’ennui». Une chose est sûre, la complexe libellule de Larry Tremblay est entre bonnes mains.

 

 

The Dragonfly of Chicoutimi
Du 22 février au 19 mars 2011
Espace GO | 4890, Saint-Laurent
theatrepap.com | espacego.com 

 

 

 

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