Écrire une chronique dans le style de Victime de la porn, ça crée une certaine proximité avec le lectorat (toi). Une proximité qui fait qu'on est un peu game de me parler de n'importe quoi, n'importe où, même si on ne se connait pas du tout.
Un gars peut croire me rendre service en me partageant le site web sur lequel il préfère se crosser. Une fille peut m'aborder durant un 5 à 7 pour me confier qu'elle aime ça par-derrière. C'est un peu surréel, mais toujours très divertissant! J'adore ça. Le cas le plus récent, c'est cette fille plutôt timide qui m'a trainé dans un endroit isolé pour me demander de faire une chronique sur… (il faut le dire tout bas)… la double pénétration anale.
(J'imaginais déjà un record de share Facebook.)
Elle racontait que lors d'un souper entre amis, quelqu'un a évoqué ce trip de DP anale. À la grande surprise de ma nouvelle BFF, ça semblait être la nouvelle tendance cul. Personne ne trouvait ça trop extrême. En fait, elle freakait un peu de constater à quel point la DPA semblait être devenue une activité quasi conventionnelle sans qu'elle ne soit au courant.
Autant la double pénétration anale peut être excitante à regarder en mode porn, si on essaie de me convaincre que c'est la nouvelle trend dans les chambres à coucher au Québec, I call bullshit.
À mon avis, c'est un classique cas de gens en quête de coolness dont la pire phobie est d'avoir l'air straight ou fermés d'esprit. C'est pas mal plus simple de dire « Ben oui, évidemment, une soirée n'est pas complète sans une petite double pénétration anale entre amis! » Mais là, quand même, il faut être un tantinet réaliste…
Déjà, pour une double pénétration ordinaire, c'est souvent laborieux. Pour une DP anale, quand c'est exécuté par de vraies pornstars (dont c'est le métier), ils gossent à peu près 45 minutes pour avoir un petit 45 secondes d'action présentable avec ben du montage. Je n'imagine pas deux fringants en fin de veillée avec des capotes pis une chick semi-lousse.
Et je vous épargne les possibles conséquences physiques à court et long terme pour cette femme qui se fait écarteler aux deux dimanches. Je ne dis pas que c'est mal de vouloir deux gars en même temps dans les fesses. (Même s'il me semblerait plus simple de juste trouver un gars avec une plus grosse schlong.) Loin de moi l'idée de vouloir déterminer ce qui est cool ou pas comme une matante sexologue dans une école secondaire. Mon point, c'est que tu n'as pas à triper sur tout ce qui se trouve sur Youporn. C'est OK d'être straight. Tout le monde est le straight de quelqu'un d'autre.
Des fois, par contre, ce n'est même pas une question de coolness. La personne est juste crochetée sur quelqu'un avec des fantasmes plus hard qu'elle et ne veut pas avoir l'air stuck-up. Je peux comprendre. Il y a plein de white lies et de compromis acceptables dans le sexe. Mais qu'est-ce que ça va donner si ça marche? Est-ce que quelqu'un veut vraiment rester avec quelqu'un qui n'a pas les mêmes trips sexuels? Parce que quand ce n'est pas ton trip, ça devient vite gossant de se faire pisser dessus.
De toute façon, tu n'as pas à t'inquiéter d'être trop straight. Après tout, si tout le monde est le straight de quelqu'un d'autre, ça veut dire que tout le monde est aussi le perv de quelqu'un d'autre! Et s'il y a un truc que j'ai appris sur mes lecteurs depuis le début de cette chronique, c'est bien à quel point vous êtes perv.