Dans un monde idéal, j’aurais plein de femmes et chacune d’entre elles aurait un rôle précis. Pour des raisons évidentes, ma blonde officielle serait Natalie Portman. Question de jaser un peu français, j’aurais Katsuni comme première maîtresse, et ma deuxième serait Mila Kunis (pour compléter le duo Black Swan). J’aurais aussi Bella Moretti comme préposée aux blowjobs, et Shakira serait ma femme-chat.
Pas femme-chat dans le sens Batman du terme (avec le fouet et le kit en latex), femme-chat dans le sens qu’elle agit comme un chat. Elle traîne dans ton appart et dort un peu partout et ronronne quand tu la caresses et vient te donner des petits coups de tête le matin quand elle veut que tu te réveilles.
Mais dans le monde bof dans lequel on vit, ce n’est pas facile à trouver, une femme-chat. En fait, aussi bizarre que cela puisse paraître, sûrement qu’aucune de ces filles ne serait partante pour exécuter mon plan. C’est un peu la vision que j’ai sur le couple ouvert: c’est bien beau en théorie, mais ça marche souvent que pour un seul des partis impliqués. (Celui qui a eu l’idée.)
Pourtant, sur papier, le concept a du bon sens. T’allies les avantages du couple avec les avantages du célibat. C’est parfait… si on oublie la clause en petits caractères où l’on accepte d’être cocu.
C’est le seul prérequis qui me manque. Le seul prérequis qui manque à tout le monde, en fait. La plupart du temps, couple ouvert signifie:
– une fille qui accepte/endure que son homme soit courailleux
– un gars qui a abandonné l’idée de pouvoir accoter la libido de sa blonde crinquée.
Chaque fois que je croise des wannabes, il y a quelque chose qui cloche. En partant, ce n’est jamais le modèle du vrai couple ouvert libre et inspirant. Il y a toujours des règles semi-improvisées et un peu weird comme:
«T’as pas le droit de fourrer la même personne plusieurs fois.»
«Il faut que ça reste seulement physique.»
«Tu dois seulement fourrer des gens avec qui tu ne peux pas tomber amoureux.»
Ah bon? Et comment suis-je censé faire ça? Je mets mon cœur à off? Et il me semble que si je peux seulement fourrer avec des gens qui ne me plaisent pas tant que ça, l’idée perd de son charme.
Ça sonne plus comme un couple où tu te pardonnes quelques écarts ou un couple de transition où chacun continue de magasiner de son bord jusqu’au jour où quelqu’un annonce: «Désolé bébé, c’était plus cool avec l’autre finalement, donc ciao.»
Et ironiquement, avec l’autre, le couple est fermé.
Malgré tout ça, je crois à la légende. Il y a sûrement quelque part des gens assez zen et confiants pour réussir l’exploit du «if you love something, give it away», mais je n’en fais clairement pas partie. Aussi bien en faire mon deuil.
Je suis trop domestiqué et vintage. Mon cœur est mono et mon pénis synchro. La propagande du couple et des rom-com m’ont lavé le cerveau. Sans parler de mon ego. L’idée de partager le corps de ma femme préférée, ça m’arrache le cœur et le scrotum en même temps.
Peut-être que dans le futur, le sexe se banalisera assez pour devenir une activité comme une autre?
«Viens-tu prendre une bière avec les boys jeudi après-midi?
– Ben non, l’gros. Le jeudi, je fourre ta blonde de midi à quatre.
– Ah oui, c’est vrai. My bad!»
En attendant, pas trop le choix d’y aller classique et choisir son poison le moins pire: être exclusif à une seule personne, ou accepter d’être cocu.