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Le premier album de Caroline Keating a pris du retard, mais on l’aime quand même

Caroline Keating a fait ses premiers clignotements sur les radars en 2007. Sa pièce «Ghosts» figurait alors sur la compilation qu’offrait le festival Pop Montréal. Le problème, c’est que c’est le seul endroit où on a pu la trouver pendant presque cinq ans! Période pendant laquelle la pianiste et chanteuse apparaissait et disparaissait de la scène montréalaise de façon plus ou moins sporadique.

Son premier extrait m’avait laissé une assez bonne impression que j’avais inscrit le nom de Keating dans les artistes à surveiller en 2008, puis en 2009 et encore 2010, 2011… Au moment où je commençais à moins croire en son Chinese Democracy (faudrait peut-être maintenant parler du Detox de Dr. Dre), là voilà! 

Cette semaine, Caroline présente finalement son premier album: Silver Heart. Du même souffle, elle nous offre un top 5 des raisons pour lesquelles ça a pris autant de temps.

1. Connaître plus que l’amour
«J’étais très jeune lorsque Nightlife m’a mentionnée comme musicienne à surveiller. Je vous remercie, mais je dois vous avouer que j’étais un peu gênée! Je savais bien à l’époque que mon album n’allait pas sortir tout de suite. J’avais des choses à vivre. Je voulais habiter ailleurs. Je voulais étudier l’histoire de l’art. Je pensais n’avoir rien à dire à 19 ans. Mais j’avais tort, les jeunes ont beaucoup de choses pertinentes à dire – a quick look at our printemps québecois is all you need to know.»

2. L’argent: pas mal simple, j’en avais pas
«Alors je suis partie en tournée en Europe, dans les pays germaniques, surtout, où les gens ont tenté leur chance en allant écouter une musicienne de Montréal dans des petites salles. Je ne m’attendais à rien et j’ai été très surprise de voir que c’était un peu rentable. I went back a few times, each time with a growing number of friends to my music. It was not only financially helpful, but it was good for the soul. You can feel lost at sea in this industry and to feel at home in a crowd where you do not even share the same language is inexplicably inspiring. Ensuite, j’ai aussi reçu une bourse – merci, Canada!»

3. Le temps
«J’en avais besoin et j’en voulais, aussi. Pendant les deux premières années de son contrat avec EMI, Kate Bush s’est surtout consacrée à ses études. Bob Merger, le directeur d’EMI dans le temps, disait que si son premier album avait été un flop, Bush aurait été détruite. Si au contraire il avait été un succès, elle aurait été trop jeune pour savoir comment s’y prendre. Tout cela pour dire que je trouve que c’est OK de prendre son temps pour peaufiner son art, de travailler sa plume, de développer son univers sonore. Au bout du compte, c’était beaucoup plus difficile à faire que me jeter dans le studio et d’enregistrer les 10 premiers titres que j’ai composés. Mais je me disais que ma première contribution méritait un peu plus.» 

4. "Do you even know what this album will be about?"
«C’est ce que Dan Seligman (POP Montréal) m’a demandé lorsque je lui ai annoncé que je voulais enregistrer un album. C’était en 2007, j’étais à South by Southwest, the hype smelled just as tasty as the BBQ. It might sound like he was saying it in a highbrow way, but when I couldn’t explain the purpose of the record, I knew I had to wait.»

5. Parce que je m’appelle Caroline
«Bon, je peux aussi dire la vérité… Je travaille très lentement, vous voyez; je vous ai même envoyé cette chronique en retard. Je passe peut-être un peu trop de temps dans les nuages.»

Caroline Keating
12 avril | Chapelle St-Louis de l’Église Saint-Jean-Baptiste
309 rue Rachel Est, Montreal
avec Philémon chante
carolinekeating.net