Aller au contenu
Victime de la porn: l’amant qui durait trop longtemps

Loveuse : J’arrive à 8h! Qu’est-ce qu’on fait, finalement?

Loveur : Ben là, t’avais dit qu’on fourrerait!

Loveuse : Ah, oui oui, mais je veux dire, qu’est-ce qu’on fait à 8h05?

OOOH! Joke de cabaret percutante! Ne manque plus que le striptease d’une chick avec un chapeau melon et Gilles Latulippe sur la go!

(Ça commence don’ ben bizarre cette chronique-là.)

Il y a différents facteurs qui influencent la durée d’une relation sexuelle (l'ambiance, l’alcool, le nombre de shots, si tu t’es branlé avant, etc.) alors, tôt ou tard, tu finis par sortir de ce qui est considéré la «normalité».

C’est souvent perçu différemment selon les sexes.

–       Un dude précoce: c’est poche.

–       Une fille précoce: c’est le jackpot.

Mais peu importe ce que t’as entre les jambes, si c’est trop de trouble à finir, ça devient problématique. Au moins, les filles peuvent faker pour s’en sauver, mais pour les gars, à moins d’avoir une capote aux vitres teintées, c’est moins évident.

On se moque toujours du dude qui ne tough pas longtemps, mais beaucoup moins de celui qui s’éternise. Et pourtant, c’est souvent ça le plus malaisant. Plus ça s’étire, plus t’as peur que la fille passe de sa face «Continue, je suis sur le bord!» à «C’est beau, là, champion, je me lève demain!»

Autant c’est excitant de voir l’autre venir, autant ça casse le trip quand l’autre devient indifférent à tes nombreux coups de bassin. Donc quand tu remarques que sa tête qui rentre dans le mur reste fixée sur le cadran, c'est loin d'être inspirant.

Ça me rappelle les scènes de porn qui se finissent presque toujours de la même façon. Après avoir exécuté les quelques positions prévues (dont la position weird du skieur), le gars attend d’être « sur le bord » pour le cumshot final. Quand il se sent prêt, il se lève en vitesse, la fille se garroche à genoux pour mettre sa petite face en cible, et le caméraman poilu se colle sur le gars pour capter tout ça.

Et là… suspense.

On remarque la bonne humeur dans les yeux de la fille parce que la fin de son shift est imminente. Il manque juste que le gars lui beurre la face comme du monde. Mais si le pauvre gars a de la misère à aboutir, c’est là que ça devient intéressant. Turn off, mais intéressant.

Selon le niveau d’expertise (et d’intérêt) de la fille, elle aura une des trois faces suivantes:

  1. L’impatiente, qui dit «Déniaise! J’ai une paye à aller flauber!»
  2. L’inquiète, qui regarde le caméraman pour savoir si c’est normal.
  3. La vraie pro, qui peut rester cochonne pendant des heures et qui possède 1000 trucs pour que le pauvre gars traverse le fameux point de non-retour.

C’est clair que la troisième est la meilleure façon de gérer ça, mais c'est loin d'être facile.

Il arrive, lors d’une baise, qu’on commence à rusher pour amener l'autre à l’orgasme. Soit parce qu’on a une crampe au mollet, la mâchoire sur le bord de débarquer, la capote qui s’effiloche ou juste parce que c’est rendu bof.

Dans ce temps-là, t’es obligé de sortir tes gros moves pour finir la job. Tout le monde a une banque de «finish him» pour achever l’autre. Un gémissement spécialement excitant, une morsure au bon spot, une phrase cochonne qui a de l’impact, la stimulation d’un orifice supplémentaire, etc. C’est quand ça perdure malgré tout ça que ça devient vraiment difficile.

Quand tu sors ton killer move pour la quatrième fois, la technique commence à paraître. (Et en plus, tu brûles ton meilleur stock!)

Quand une fille sans trop de conviction te marmonne: «Aaaaah… tu rock mon monde… eeeeh… bébé… Je ne me suis jamais fait brasser de même…  pis toute.» Ça n’aide pas. Et comme lover longuet, tu te sens mal. Ce n’est pas cool de se dire «Je ne viendrai jamais s’il ne se passe pas d’quoi de mieux que ça.» Et là, tu tombes en mode attente. T’attends en zignant.

Quand les deux se ramassent dans cet état-là en même temps, ça peut créer le parfait malaise.

Idéalement, on appelerait une trêve sans vexer personne. Après tout, c’est à l’avantage des deux partis. Et avec le bon monde, ça se fait. Quand les preuves ne sont plus à faire. Quand chaque shot n’est plus cruciale. C’est possible de fast-forwarder les mauvais bouts et se concentrer sur les meilleurs. En fait, on performe souvent mieux quand on a le droit d’être poche. Et au pire, si c’est souvent trop court et souvent trop long, ça finit par donner une bonne moyenne.

Plus de contenu