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Dan Boeckner affirme que NIGHTLIFE.CA a joué un rôle dans la création du supergroupe Divine Fits

Le temps d’un été, en 2005, j’ai eu le plaisir d’avoir Dan Boeckner, de Wolf Parade et des Handsome Furs, comme voisin d’en face dans mon fief du quartier portugais.

Forcément, on jasait souvent musique. En particulier de celle de l’un de nos groupes favoris à tous les deux, Spoon.

«Britt Daniels est un chanteur si expressif!» m’avait-il lancé un jour. «C’est fou toute l’émotion qu’il peut communiquer avec un simple ‘’come on’’ ou ‘’alright’’!» Vrai. Manifestement, le trio d’Austin est l’une des influences principales des deux groupes que Boeckner a menés depuis ce temps.

La vie est drôlement faite. Sept ans plus tard, Wolf Parade est dans le coma, les Handsome Furs ont rompu et Boeckner m’appelle depuis Austin. Il vient de terminer les répétitions pour la première tournée de Divine Fits, le nouveau groupe dont il fait partie avec le même Britt Daniels, ainsi que Sam Brown des New Bomb Turks.

Après n’avoir révélé son existence que tout récemment en lançant deux premiers morceaux, le nouveau groupe donne cette semaine ses premiers concerts dans les villes d’attache de ses trois membres: Austin, Montréal et Colombus. Puis, le 28 août, il lancera son premier album, A Thing Called Divine Fits.

Boeckner, qui vit à Los Angeles depuis octobre dernier, a répondu à mes questions sur la nouvelle entreprise. Étonnamment, le site que vous consultez a joué un rôle dans sa formation!

On aurait cru qu’un nouveau groupe avec Britt Daniels serait l’occasion idéale de revenir au rock après l’épisode synth-pop des Handsom Furs. Mais il y a beaucoup de synthés dans votre musique. Tu es donc resté attaché aux machines?
Oui! C’est vraiment devenu un outil de composition primordial pour moi, quelque chose que j’aime vraiment. C’est surtout de ça dont je me sers depuis 2007. Cela dit, ce groupe est assez lourd et rock par moments. Surtout live!

C’est drôle que tu sois maintenant dans un groupe avec Britt… As-tu souvent cette réflexion?
Oui! Je me souviens de nos conversations sur Spoon. Je suis vraiment fan d’eux depuis l’adolescence.

Comment vous êtes-vous rencontrés, toi et lui?
Je crois que c’est à cause de quelqu’un chez Nightlife! J’ai fait une entrevue avec quelqu’un de chez vous à l’époque de Plague Park (NDLR : le premier album des Handsome Furs – la journaliste était Nika Vee), en 2007. Durant l’entrevue, elle a mentionné que Britt avait cité Plague Park comme étant l’un de ses albums favoris de l’année, pour un magazine ou un site quelconque. Je suis entré en contact avec lui et environ un mois plus tard, on a été joué à Portland et il est venu au show! Crois-le ou non, c’est ce qui est arrivé! Nous sommes devenus amis, les Furs ont parfois donné des shows avec Spoon… Puis, en février 2011, il m’a appelé et m’a dit: «si Wolf Parade ne fait plus rien, voudrais-tu démarrer un nouveau groupe avec moi?» J’ai dit oui.

Britt Daniels et Sam Brown font chacun carrière depuis au  moins vingt ans. Sens-tu la différence d’âge ou d’expérience entre vous?
Non, je ne sens aucune étrangeté. Je crois que ça vient du fait qu’on a tous commencé de la même façon. Sam a commencé à jouer dans des groupes aux débuts de l’indie-rock, quand ma voix commençait à muer! (rires) Son groupe et celui de Britt ont joué avec Guided by Voices, à l’époque d’Alien Lanes. Mais on a tous suivi la même trajectoire: partir sur la route dans une van, tourner comme des fous, faire des albums avec les moyens du bord… Nous avons tous obtenu un certain succès et réussi à faire nos vies dans la musique. Notre amour commun du punk achève d’égaliser les différences d’âge. Que je ne sens pas, du reste. En passant, nous avons un claviériste en tournée avec nous (NDLR: Alex Fischel) et il a 22 ans! (rires)

Et qu’en est-il de Britt? Spoon est un groupe populaire et occupé. Pourquoi a-t-il cherché à former un autre groupe?
Je crois qu’il voulait juste un nouveau groupe pour changer d’air, c’est aussi simple que ça. Il ne voulait pas juste d’un projet secondaire. Il dirige Spoon depuis plus de 17 ans, maintenant. Et nous voulions vraiment écrire des chansons ensemble, tous les deux. Quant à moi, je voulais vraiment jouer dans un groupe rock à nouveau. Avec de la vraie batterie, des guitares fortes et plus que deux membres. Ouais!

Vous avez chacun des styles très complémentaires. Sur «Baby got Worse», par exemple… Vous ne faites qu’un. Avez-vous eu à fondre vos styles, vous adapter l’un à l’autre?
Non, c’est arrivé de façon très naturelle. Le processus de composition, en gros, s’est résumé à ceci: Britt arrivait avec une structure de chanson, on travaillait dessus ensemble, il mettait des voix dessus, on épurait le tout, on la jouait en répétition… Puis, on se disait mutuellement: tu devrais chanter là ou là. Ensuite, on découpait à nouveau. Avant d’enregistrer l’album, on a joué live pour voir à quoi ça ressemblerait en concert. Sans jouer devant des gens… On a juste fait semblant dans un local. (rires)

En effet, il n’y a pas eu de rumeurs jusqu’à ce que les chansons ne sortent…
Ouais, nous sommes restés discrets!

Dirais-tu que le but de ce groupe est davantage une alliance amicale ou une exploration musicale?
Je crois que c’est un peu des deux. Tu sais, on voulait juste jouer dans un groupe rock ensemble. On a juste fait en sorte que ça arrive. On n’a jamais discuté de direction, ni de son en particulier. Nous avons tous deux développé un style de composition au fil des ans et il y a beaucoup d’éléments dans nos styles respectifs qui se rejoignent. On savait que ça allait fonctionner, tout simplement. La première fois qu’on a joué avec Sam, par contre, on a eu la surprise de constater que le résultat serait plus minimaliste que ce à quoi on s’attendait.

Et quel est le pronostic pour ce projet? C’est l’histoire d’un seul album ou visez-vous à plus long terme?
Non, c’est un vrai groupe. On veut déjà faire un autre album. Nous sommes très excités à l’idée de donner nos premiers concerts devant de vrais êtres humains cette semaine. On parle déjà d’entrer en studio à nouveau quand on aura fini de tourner, en 2013. Donc voilà. Ce n’est que le début.

Divine Fits
3 août | Il Motore
179, Jean-Talon O.
avec Adam & the Amethysts
divinefits.com

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