Si vous saviez le nombre de fois où des lectrices m’ont suggéré de faire une chronique sur les gros pénis. C’est impressionnant. La suite de la conversation ressemble toujours à quelque chose d'awkward comme ça:
Moi: Huh ok, mais qu’est-ce que tu veux que je dise là-dessus?
Groupie: Ben… Je sais pas…
Ça m’étonne à chaque fois parce que je ne pense même pas avoir déjà eu un seul gars qui est venu me voir pour me dire «Hey man, fais une chronique de gros totons!»
Même que ces filles ont une certaine fierté. Du genre:
«Je m’assume! Le féminisme est rendu là, yo! Ce que je veux, c’est fifty shades of big black cock.»
Classy comme Homer et son t-shirt «NO FAT CHICKS».
En même temps, je les comprends un peu de s’afficher autant. Si un gars trouve ça dur de trouver la parfaite paire de boules derrière toutes ces push-up bras overpaddées, ce n’est rien à comparer la quête pour repérer ces demi-dieux de la queue. Un pénis peut tripler ou quadrupler en érection. Ça devient tough à spotter au travers d’une paire de jeans.
À part en laissant traîner des condoms x-large partout dans son salon, il n’y a pas trop de façons subtiles de le communiquer. T’as beau chercher un grand homme avec des grandes mains et des grands pieds et un grand nez, en fin de compte, l’intérieur de ses shorts est un blind date.
Je serais d’ailleurs bien mal placé pour critiquer ce trip-là. Je fantasme sur le bubble butt de Brésilienne qui défie toute gravité (et qui est trempé dans le chocolat), je me vois mal juger la fille qui a envie de se faire écarteler par un étalon congolais.
Ce qui m’énerve, par contre, c’est toute l’hypocrisie autour de ça.
Les experts et les médecins et les sexologues ne veulent jamais admettre qu’être impressionnant de l’entrejambe est un atout. On essaie toujours de faire en sorte que chaque individu se sente parfaitement bien dans sa peau. C’est noble, mais impossible. On tente constamment de contourner l’avantage de la taille. Et ça sonne faux.
«Vous savez, il y a plein de façons d’avoir du plaisir.»
«Vous savez, les femmes préfèrent un homme avec de l’imagination et un bon sens de l’humour.»
«Vous savez, une petite travaillante, c’est mieux qu’une grosse paresseuse.»
Comme si les greyés étaient tous forcément des caves qui fourrent mal. Des gros paresseux lâches qui veulent seulement être admirés pour leur schlong aux allures de tuyau de balayeuse. J’ai l’impression qu’on généralise sur le cas des quelques tatas qui ont juste ça, une grosse graine. (Et du coup, en parle le plus possible.)
De toute façon, vous savez quoi? Le sens de l’humour et l’imagination et la paresse au lit sont des trucs très relatifs. Il y a des filles qui attendent juste ça un gars qui fait l’étoile, si ça implique qu’elles peuvent pole-dancer avec sa queue.
Comme j’ai déjà dit dans mon coming out d’engin moyen: size DOES matter. Pour un méchant paquet de filles, en tout cas. Il vaut mieux l’accepter.
C’est difficile de trouver un équivalent féminin à un gars bien amanché parce que ça joue à plusieurs niveaux.
– La grosseur peut être excitante comme une fille avec des gros seins, mais c’est plus que ça.
– Il y a aussi le symbole de virilité. Un pénis massif, ça fait mâle alpha grrrr. C’est dans le kit du chef des loups. Qu’est-ce qui représente autant la féminité chez la femme?
– Et en plus de tout ça, c’est aussi physique : plus l’homme est large, plus il y a de la friction, et plus il y a de sensations. C’est la taille du mec, ou la tightness de la fille.
D’ailleurs, montre-moi une fille qui tripe grosse graine et je te montrerai une fille lousse. J’imagine que c’est moins de trouble de se trouver un gars greyé que de faire des kegels. Et encore une fois, je peux difficilement la juger, étant le genre à désirer une femme vaginale parce que c’est moins de trouble.
Cela dit, les filles devraient faire attention lorsqu’elles abordent le sujet. Étaler son amour pour se faire king canner la snatch, ça peut scraper des relations pour la vie! Même les filles qui se foutent sincèrement de la taille du pénis s’en foutent mal. Rares sont les filles qui sizent assez bien les gars pour gérer convenablement ces discussions-là.
De toute façon, peu importe combien une femme peut désirer un homme avec une grosse queue, ce n’est rien à comparer ce que le gars aimerait avoir. Un gars peut déjà avoir une graine de 10 pouces, si la moyenne est à 10, il va en vouloir 12. D'ailleurs, si vous demandez à un homme sa grosseur de graine idéale, sa réponse ressemblera toujours à ça: deux pouces de plus que l’autre.
Tous victimes de la porn, je vous dis! (Il y aurait des chroniques à faire là-dessus.)
Mais bon, ça, c’est seulement la compétition stupide entre les gars. Avec une fille, c’est plutôt une question d’être pleinement satisfaisant. Il n’a pas nécessairement besoin d’avoir la plus grosse queue, ou d’être le plus travaillant ou le plus imaginatif. Il a surtout besoin de la faire crier fort.
Même si dans la réalité, c’est un peu chiant de faire mal à la fille en la pénétrant, chaque gars cherche un peu ça. On a tous envie d’être légèrement too much. Après tout, la seule façon de s’assurer d’être assez, c’est d’être un peu trop, right? Si tu veux être certain que ton verre est plein, tu verses jusqu’à ce que ça déborde.
(Ouais, c’est un peu con.)