De loin, le quintette indie-jazz-pop montréalais The Loodies ressemble davantage à un confortable refuge pour les fans de Grizzly Bear, Radiohead et autre ouate auditive qu'à un groupe susceptible de marquer.
De près, ça devient plus difficile à simplifier, surtout ces jours-ci. Primo, le clan est plutôt efficace sur les planches. Il est d'ailleurs en train de le prouver aux Allemands, dont il parcoure présentement le territoire.
Deuxio, son leader, Ludovic Alarie, se fait peu à peu omniprésent. Récemment, il a commencé à se produire en solo avec du matériel francophone. On commence par ailleurs à retrouver son nom sur les enregistrements des autres. Un coup d'œil à la programmation d'un événement-bénéfice récent menait au nom d'Alarie dans les crédits d'un des artistes participants, Rémi Gauvin.
Alarie a bien voulu répondre à quelques questions depuis la route en Allemagne.
Qu'est-ce que vous faites en Allemagne?
C'est pour promouvoir la sortie de notre premier album sous Pop-Up Records. Nous faisons une série de 12 spectacles dans 12 villes différentes, dont deux en Suisse.
Qui est Rémi Gauvin et comment en es-tu venu à réaliser son démo?
Rémi Gauvin, c’est un très bon ami à moi. Il m’avait contacté par Internet, il y a environ un an et demi par apport à The Loodies. Je ne le connaissais pas du tout, mais je voulais m’essayer à réaliser quelque chose depuis longtemps. Je lui ai donc proposé d’enregistrer un EP, il a embarqué dans le projet, et on a beaucoup de fun ensemble depuis. Il a sorti son premier démo l'année dernière, en anglais, et le EP en français devrait sortir cet été.
As-tu enregistré d'autres musiciens?
J’ai enregistré plusieurs autres groupes, entre autres Give Me Something Beautiful, avec qui je suis très honoré de collaborer depuis quelques mois. J’ai rencontré Matt, le chanteur, à Concordia, où nous étudions ensemble en électro-acoustique. Le groupe n’est vraiment pas connu en ce moment, et n’a rien sorti de très officiel, mais ils sont extraordinaires. Beaucoup d’émotion et de minutie dans leur musique. Le nouveau stock prend une tournure électro, aussi. Définitivement à suivre. J’suis vraiment excité par ce projet.
Peux-tu m'en dire plus sur ton projet solo francophone? Est-ce que ça sera bien différent des Loodies?
Je travaille sur un EP depuis quelques mois. Il reste seulement les arrangements (cordes, cuivres et vents) à enregistrer en mai, le mix à faire, et après ce sera fini. J’suis très chanceux de pouvoir travailler avec des musiciens géniaux, dont Adèle Trottier-Rivard et Raphael Pellerin (drummer de Give Me Something Beautiful, d’ailleurs). Ce sera pas mal différent de The Loodies, surtout du premier album, car c’est des compos qui datent d’il y a environ deux ans là-dessus. Sur le EP franco, il n’y a pas de guitare électrique. C’est fini le côté planant. Et y’a des passes un peu jazzy (même une partie «free» dans une des pièces!). Beaucoup de claviers Casio lo-fi, aussi. Le réalisateur avec qui je travaille, Brian Chan, est fantastique. J’espère pouvoir sortir ça avant l’été, car après, on entre en studio avec The Loodies afin de commencer à travailler sur le prochain album. Un lancement devrait bientôt avoir lieu pour mon projet franco – j’ai vraiment hâte de sortir ça!
Pourquoi chantes-tu aussi doucement? As-tu peur de déranger quelqu'un?
C’est surtout pour l’aspect intime et le timbre qui ressort quand je chante pas fort. J’adore les voix douces, avec beaucoup de souffle. J’suis un grand fan de Malajube, j’ai grandi avec leur musique. Je trouve aussi que c’est une voix qui me correspond d’avantage. Par contre, sur le premier album de The Loodies, il n’y a pas assez de contraste à ce niveau, et c’est quelque chose que je vais travailler davantage. Mais je veux garder cette vibe introspective.
Qu'est-ce qui s'en vient pour les Loodies?
Après la tournée, on prend deux semaines de congé et après, on se met à travailler sur le prochain album. On passe deux semaines en studio afin de faire la préprod. Comme je disais plus tôt, les pièces sur Edgy Ground ont été composées il y a environ deux ans, donc on a beaucoup évolué depuis. On enclenche le processus pour le prochain album au plus vite, afin de faire quelque chose qui nous représente vraiment présentement. On espère pouvoir sortir un prochain album fin 2013. À l’opposé de mon projet franco, il y aura beaucoup plus de guitares électriques que sur Edgy Ground. Les nouvelles pièces sont beaucoup plus énergiques, également.