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Jon Hopkins et le… post-rock?
Crédit: Gros doublé d’électro pour la fête du Travail, alors que Jon Hopkins et Moderat se produiront dimanche au Théâtre Telus.

Ceux qui ont eu la chance de voir Moderat dans le cadre de leur tournée pour leur premier album s’en rappellent encore. Le supergroupe, composé d’Appart et de Modeselektor, a annoncé du même coup plus tôt cet été un deuxième album, «II», et une longue série de concerts qui les amènent à Montréal en fin de semaine. À la fois introspectif et groovy, l’album reste un des meilleurs disques de l’été.

L’attraction principale du concert reste par contre le grand Jon Hopkins, qui a fait paraître «Immunity» au mois de juin. Je me suis entretenu avec le Britannique par téléphone en direct de son hôtel à L.A. quelques heures avant le premier de ses deux concerts avec Purity Ring, qui ont enregistré de nouvelles paroles pour sa pièce «Breathe This Air» au début du mois.

Parlons un peu du concept de l’album. «Au départ, j’ai pensé la création d’Immunity comme un album-concept qui allait montrer l’évolution d’une soirée typique pour un gars qui sort clubber. C’était important pour moi de ne pas juste faire un disque avec des grosses tounes qui font boum-boum-boum sans arrêt, je voulais avoir des nuances et une évolution au fil du disque. Ça a beaucoup fait jaser mais ce n’est pas si révolutionnaire que ça: quand on regarde ce qui se faisait au début de l’explosion de l’electronica au Royaume-Uni, avec Leftfield et tout, ils sortaient des albums comme ça eux aussi.»

Justement: raconter une histoire avec de l’électro, sans paroles, ça se fait? «J’espère que oui! Mais je ne vois pas ce que je fais comme de l’électro, encore là parce que je n’ai pas l’intention de juste faire danser le monde sans arrêt; j’approche la création de mes pièces plus comme du post-rock, sauf que j’utilise des instruments électroniques. Mais l’idée de build-up, de motifs, de crescendos et de répétitions qu’on voit dans des groupes comme Godspeed You! Black Emperor, c’est plus ça qui m’inspire quand je compose. C’est cette vision-là que j’aime.» Qui l’eût cru!

La prestation de Hopkins à MUTEK au début de l’été a séduit beaucoup de gens. «Oui, c’était un bon show, mais j’ai tourné pas mal depuis! Je pense que ce show-là c’état peut-être la deuxième fois que je jouais mes nouvelles pièces en tant qu’album – plusieurs existaient déjà en version embryonnaire depuis quelques années dans mes sets, mais c’était vraiment récent pour moi de les jouer en version mature si on veut. Maintenant, je suis pas mal plus à l’aise avec le matériel, alors ça va être encore mieux.»

Et la tournée, c’est stimulant, ou abrutissant? «J’adore jouer devant un public, mais en même temps je ne peux pas travailler sur la route, parce que mon studio est rempli de grosses machines que je ne peux pas déplacer. Alors j’ai toujours un peu hâte de rentrer à Londres et de pouvoir me remettre à jouer avec mes choses.»

Le dernier concert de Jon Hopkins et de Moderat en Amérique avant la fin de 2013 est à Montréal ce dimanche. Moderat jouera vers 0:30 et Hopkins vers 2:00, et on se demande un peu pourquoi c’est si tard, mais ça va en valoir la peine.

Dimanche 1er septembre | 22h
Théâtre Telus Montréal

 

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