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Critique CD: Arcade Fire | Reflektor

On le passe, on le repasse, encore, encore. Un mot : jubilatoire. Arcade Fire, qui nous en avait déjà mis plein la figure avec son liminaire Funeral (2004), est venu chambouler toutes les prévisions. Comme à l’accoutumée, ils revitalisent leurs vieux filons jusqu’à les transcender bruyamment. Reflektor est à cette image : nerveux, hybride, luxuriant, monté sur ressorts électro, carburant à une énergie phénoménale, il sort des formats habituels et puise son logiciel sonore dans une douzaine de latitudes et de mouvances différentes. Pas étonnant : parti se ressourcer à Haïti, le groupe turbine aux influences improbables. Puissamment, guitares en rafale, synthés frappés à l’appui, ils narguent tous nos sens. Sous la houlette de J. Murphy, ils ont aussi enrichi leurs vieux rythmes – des bouffées d’oxygène nécessaires : Arcade Fire trouve justement sa force dans le dépassement. C’est groove, c’est folk, c’est déboussolant. Avec « Normal Person », « Porno », ou « Joan of Arc », Reflektor signe un rare acte de bravoure. Incroyable. 

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