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Les 10 meilleurs films québécois de 2013

Depuis quelques années, le constat à l’heure des bilans du box-office québécois est toujours le même: notre part de marché est très faible, et si ce n’était pas pour tel ou tel blockbuster estival au goût du terroir (cette année: le somme toute très solide Louis Cyr), le portrait de notre industrie serait peut-être même catastrophique. Alors pourquoi le temps passe et les choses ne changent pas? À l’approche du temps des Fêtes, profitez-en pour découvrir votre premier Denis Côté, les harmonies folk d’un musicien montréalais transgenre ou encore les deux films qui ont énormément fait voyager Sophie Desmarais en 2013!
 

– Michael-Oliver Harding, Sarah Lévesque, Dustin Segura-Suarez et Geneviève Vézina-Montplaisir

 

10
Sarah préfère la course (Chloé Robichaud)

La force première de ce coming of age à saveur autobiographique? La retenue dont fait preuve la réalisatrice Chloé Robichaud. Sarah (Sophie Desmarais), jeune coureuse déterminée qui délaisse sa vie de banlieue pour rejoindre les rangs d’un club d’athlétisme universitaire, étouffe sa quête identitaire et ses questionnements quant à l’avenir. Elle choisit plutôt de concentrer ses efforts sur l’atteinte d’un seul objectif (pourtant ambigu): la course. Cette première œuvre sobre, sincère et contemplative de Robichaud laisse plusieurs éléments en suspend, se concentrant sur l’épanouissement sportif de son héroïne…et la possibilité d’une certaine désillusion. (Michael-Oliver Harding)
Notre entrevue avec Chloé Robichaud
 
9
Conte du Mile End (Jean-François Lesage)

Lumière de nuit pour suivre un amoureux blessé dans ses rencontres fortuites avec des étrangers. Fable légère avec profondeur signée Jean-François Lesage, qui s'adresse à notre nouvelle génération, qui se questionne sur le sens imposé du concept de la fidélité en réfléchissant à haute voix pour comprendre comment l'amour et la fidélité doivent se dissocier ou doivent mieux rester liés. (Dustin Segura-Suarez)
Notre critique du film
 
8
My Prairie Home (Chelsea McMullan)

Si vous ne connaissez toujours pas le chanteur montréalais Rae Spoon (qui se classe également dans notre Top Queer 2013), inutile de vous dire que ça presse. Le musicien transgenre aux harmonies folk envoûtantes, dont les textes témoignent d’une enfance difficile (violence, religion oppressante, homophobie), se révèle en toute candeur dans ce docu musical éclaté de Chelsea McMullan (présenté en première internationale à Sundance dans quelques semaines). Évoquant My Winnipeg de Guy Maddin pour son portrait biographique intimiste des Prairies et Hedwig pour son road trip musical surréel, My Prairie Home livre un puissant plaidoyer pour faire reconnaître le talent de cet artiste hors norme au-delà de nos frontières. (Michael-Oliver Harding)
 
7
Catimini (Nathalie Saint-Pierre)

Un portrait de quatre jeunes filles abandonnées, âgées de 6 à 18 ans et prises en charge par la Direction de la protection de la jeunesse, qui tombe ni dans le larmoyant ni dans le piège du remake d’Aurore? Juré, promis. Nathalie Saint-Pierre (Ma voisine danse le ska) livre un portrait naturaliste de ces quatre filles marquantes, à la fois sensibles et survoltées, qui entament toutes leur parcours mignonnes et apeurées, mais qui, au fil des années, se révoltent et s’indignent du fait que tous ceux qui s’occupent d’elles sont payés pour le faire. Une incursion dans un milieu dérangeant, presque carcéral, qui rendrait fou n’importe quel jeune normalement constitué. Le film de Saint-Pierre ne cherche pas à condamner les intentions louables de la DPJ, et n’a pas non plus la prétention de détenir la solution. (Michael-Oliver Harding)
 
6
Gabrielle (Louise Archambault)

La boîte de production micro_scope réussit au Québec un tour de force: la production de films (Incendies, Monsieur Lazhar, En terrains connus) qui charment le public tout en révélant la signature de ses auteurs. Gabrielle met en lumière une jeune femme atteinte du syndrome de Williams. Elle tombe en amour, au bonheur des uns, au malheur des autres. Le contexte de cette chorale procure une panoplie de situations riches et prenantes, tout en nous sortant des situations clichées que l'on associe à ces individus handicapés. Un film touchant malgré une finale hommage à Charlebois. (Sarah Lévesque)
 
5
Les 4 Soldats (Robert Morin)

Adpatation libre du roman d'Hubert Mingarelli, Robert Morin (Le Nèg') nous situe dans un Québec futuriste chaotique où règne la loi du plus fort. Récit d'amitiés qui se tissent dans un désir de survie. Oasis trouvé au milieu du laid, un lac qui deviendra un lieu d'apaisement bientôt souillé par un cheval mort. Des personnages plus grands que nature qui évoluent dans un triste portrait d'une société déchue. (Dustin Segura-Suarez)
Notre entrevue avec Robert Morin 
 
4
Vic + Flo ont vu un ours (Denis Côté)

Denis Côté (Curling) nous enfonce dans les bois pour regarder Victoria Campagne (Pierrette Robitaille) tenter une réinsertion dans la société, bientôt rejointe par sa douce qui joue les durs, Florence Richemont (Romane Bohringer). Des embûches accompagnées d'erreurs de parcours brouilleront le faux paradis en retrait des deux femmes. Marc-André Grondin en travailleur social maladroit et Marie Brassard en badass. Une histoire glauque où l'on finit délivré par la mort. (Dustin Segura-Suarez)
Notre critique du film
 
3
Le démantèlement (Sébastien Pilote)

Quel touchant film que Le démantèlement! Avec finesse, vérité, et beauté, le réalisateur Sébastien Pilote raconte l’histoire d’un père prêt au plus grand sacrifice pour l’une de ses deux filles chéries (Lucie Laurier, Sophie Desmarais), et dévoile du même coup le quotidien difficile des producteurs agricoles. Gabriel Arcand est tout simplement parfait sous les traits de ce papa poule attendrissant. Comme toujours, son jeu est subtil, vrai, aux antipodes du mélo, et participe à la grandeur de ce film aux images magnifiques et évocatrices. (Geneviève Vézina-Montplaisir)
 
2
Diego Star (Frédérick Pelletier)

Ce premier long métrage bouleversant de Frédérick Pelletier se déroule dans la ville portuaire de Lévis, en plein hiver, alors qu’un cargo délabré doit jeter l’ancre le temps de réparer un bris mécanique. Diego Star, c’est l’histoire de l’amitié provisoire qui se tisse entre un marin africain et une mère québécoise monoparentale. La force du film repose sur ce rapport ambigu entre deux personnages d'univers pourtant si différents, mais carburant tous deux en mode survie, endurcis par la vie, aux prises avec la solitude, la misère financière et le climat glacial. Du cinéma naturaliste, riche en nuances, qui te prend aux tripes. (Michael-Oliver Harding)
Notre entrevue avec Frédérick Pelletier
 
1
Le météore (François Delisle)

À sa première présentation au Centre Phi, le programmateur Danny Lennon affirmait qu'il s'agissait du film le plus intéressant qu'il avait vu à Sundance. Pourtant, le quatrième long métrage de Delisle se distingue de ses œuvres précédentes. Le météore est mené du début jusqu'à la fin par une voix hors champ qui jamais ne nous quitte et qui donne un sens à ces portraits d'individus, de nature féroce ou morte. Delisle désirait se surprendre comme réalisateur. Le pari est réussi. Nous voilà nous aussi surpris par ce film ovni. (Sarah Lévesque)
Notre critique du film
 

** À noter: Nous avons seulement tenu compte des films sortis en salle en 2013. (Des films tels que Tom à la ferme, Gerontophilia, Rhymes for Young Ghouls ou Bà Nôi, par exemple, seront éligibles l’an prochain.)

Quelques liens supplémentaires: 
– Bà Nôi: Entrevue avec le réalisateur Khoa Lê
– Chasse au Godard d'Abbittibbi: Entrevue avec le réalisateur Éric Morin
– Le Horse Palace: Entrevue avec la réalisatrice Nadine Gomez
– Louis Cyr : Notre critique du film
– Tom à la ferme: Entrevue avec le réalisateur Xavier Dolan 
– Triptyque: Notre critique du film

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