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Le Détesteur: culture du viol, des mots qui rendent agressif
Crédit: Émilie Deshaies

Tu te souviens sans doute de mon dernier billet dans lequel je sors du walk-in de ma copine: je suis pro-féministe. Bon. Bin, depuis sa publication, il s'est passé quelques trucs qui m'ont permis de me prononcer davantage sur le thème de la culture du viol, par exemple. L'histoire du Nacho Libre, notamment, ou encore, le présumé viol d'une fille par une équipe de hockey.

Culture du viol. Là, je sais, t'es peut-être déjà en train de rédiger un commentaire avant même d'avoir lu c'que j'avais à dire. Ça fait jaser, ce terme. T'es peut-être même déjà fâché que je l'aie employé. Ravise-toi, j'ai pas l'intention aujourd'hui d'insister sur son existence, ni de t'expliquer ce qu'il implique, fak tu peux relaxer.

Well, à chaque fois que j'en parle, mon inbox déborde de remerciements de femmes, parce que j'me suis prononcé, parce que j'ai écouté. Mais te rends-tu compte de c'que ça veut dire? Qu'on est trop peu à le faire. Non, pire. Qu'on se fait rares, hommes, à ne pas monter aux barricades à la lecture de trois mots qui font enrager celui qui nie sans penser. Ça ne fait aucun sens. On devrait être tout plein d'hommes à comprendre et défendre que personne n'a envie d'étiqueter de violeurs tous les propriétaires de pénis.

C'est pour ça qu'en tant que gars, j'interviens. Parce qu'avant même qu'on ait accordé un minimum d'écoute aux revendications féministes, on fait face à une vague de dudes en tabarnack qui se sentent opprimés pour je-ne-sais-quoi-esti, qui non seulement refusent d'admettre l'existence d'une telle culture, mais surtout, ne s'en informent pas ou peu et/ou n'attrapent au passage qu'une pincée d'infos qui semble favorable à leurs négations.

Et c'est toujours la même chose; à toutes les fois que les "Culture du viol" et "Féminisme" figurent dans un d'mes statuts, les barbares débarquent massivement avec ignorance/violence et demandent à c'que les "féministes enragées" ferment leur crisse de yeule avec leur indignation de plotte. On s'en rend bin compte au fil du débat qu'ils n'ont pas pris la peine d'aller lire avant de commenter, de tendre l'oreille. Ils semblent bin qu'trop certains de leur coup, tellement qu'on dirait qu'ils viennent de visionner un vieux show de Peter MacLeod en rediff au Canal D.

Et ils sont parkés sur ma page pour plusieurs heures, à débattre sans fin. À s'informer en diagonal au fur et à mesure, pour tenter maladroitement de prouver le point qu'ils n'ont jamais pris la peine d'analyser. Leur hargne et volonté à étouffer une cause qui ne leur veut aucun mal me fascinent en tabarnack. J'ai honte, à les lire.

Je vous annonce, guys, que vous vous rangez systématiquement du côté des sceptiques en colère. Pis ça, c'est rarement le camp de l'intelligence.

Majoritairement des hommes (POURQUOI?) qui refusez de réfléchir à une réalité suggérée par celles qui la vivent et ne demandent qu'à être écoutées deux petites secondes. Personne n'a parlé de couper des pénis à la hache, esti. Aucune n'espère votre adhésion systématique non plus, mais c'est à se demander en tabarnack ce qui peut autant vous faire dépenser temps, énergie et révolte sur quelque chose dont vous semblez tout ignorer. Vous avez l'air de quoi, vous pensez?

J'angoisse toujours un peu, quand une notif Facebook m'avise qu'un gars vient de commenter un statut sur le thème dont il est ici question. J'espère qu'il déjouera les statistiques plutôt que d'se contenter d'être un homme de plus à ne pas se douter de l'horreur des inepties qu'il vient d'empiler par dessus les autres.

C'est le mot culture, qui agace? Viol? Dans ce cas, si le prob n'est qu'une histoire de sémantique, à quoi bon s'enrager? Et pourquoi cette manie d'infirmer les propos d'une féministe sous prétexte que son vagin est forcément boosté au sable?

Vous voyez, c'est pour ça qu'en tant qu'homme, je me devais (et d'autres devront) de vous demander de fermer votre yeule pis d'commencer à écouter, un peu. Pour vous empêcher de sortir (ENCORE) la carte de la féministe enragée.

Pis lâchez donc de carburer à la peur, ç'a tendance à rendre cave.

Je vous déteste.