La perte d’une bonne (ou d'un bon) fuck-friend est un truc terrible. Si t’as un minimum de cœur, t’as développé un minimum d’attachement. Assez d’attachement pour être content que ladite fuck-friend en soit arrivée à se matcher « pour de vrai ». De toute façon, qu’est-ce que tu peux offrir de plus que l’amouuuuuur avec un grand « ouuuuuuu »?
Gars : Mais chérie, j’ai un pénis!
Fille : Je sais, bébé, mais lui aussi.
Gars : Ah…
Fille : …
Gars : …
Fille : Tu peux le ranger, maintenant.
Le sexe, c’est bien. Le sexe amoureux, c’est mieux.
Le pire, c’est que même en tant que flushé-qui-fait-pitié, tu ne peux pas vraiment piquer de crise à personne. Si t’es mature et rationnel, tu sais très bien depuis le début de la relation que ç’en arriverait là. Les jolis gens ne restent jamais sur le marché longtemps, et les relations temporaires ne sont pas faites pour durer. Mais bon, c'est bien beau la maturité, mais ça ne défoule pas tant que ça.
Et même si on ne subit pas directement un réel rejet, on y perd quand même son fixe d’affection et de vives pénétrations. Tu trouves quand même ton lit beaucoup trop grand et tu serres quand même des dents en t'imaginant l’ex-butt-bunny se frotter fort et bruyamment sur le corps de quelqu'un d'autre. Qu’est-ce que t’es censé faire pour extérioriser toute cette charge de frustration intense? Fourrer? Très drôle, salopard!
En plus, personne ne te plaint pour ce genre de truc. En fait, personne n’est au courant. Facebook offre bien des options comme « célibataire », « en couple » ou « situation compliquée », mais il n’y a pas l'option « célibataire qui vient de perdre son booty call » . Du coup, personne de ton entourage ne vient commenter un petit smiley de baboune par sympathie. (Est-ce que ça existe une branlette espagnole de sympathie?)
T’encaisses donc tout ça comme un grand, en essayant de te trouver des restants de motivation pour rentamer le processus chiant et laborieux vers le plan cul parfait. C’est là que t’aimerais être une de ces personnes canon qui a toujours un line-up de chauds lapins à sa porte. Les rares personnes pour qui l’expression « une de perdue, dix de retrouvées » n’est pas de la grosse marde.
Et là, l’absence de vie sexuelle joue sur tes nerfs et te rend marabout, amer et impatient. Tu te ramasses à reconsidérer plein d’options poches comme les bars ou Tinder ou whatever. Tu te retapes une succession d’ambiguïtés déplaisantes où tu dois déterminer si ce serait mieux d’être amis, amants ou amoureux. Et ça, c’est sans compter la très fréquente option du « rien pantoute ».
À chaque flop, tu appuies sur le petit piton reset de l'intimité, et tout est à refaire.
En plus, la compatibilité sexuelle n’est pas un truc qui se repère facilement. Tu peux juger rapidement de si l’autre a une belle face ou le corps tentant, mais est-ce que c’est réciproque? Est-ce qu’il a le sexe magique? Est-ce que vos fantasmes s’emboîtent bien?
Pour obtenir des réponses, il faut bien s’essayer une fois ou deux. Et est-ce que j’ai besoin de rappeler que ces premières fois, ce ne sont pas toujours les plus tripantes? Oui, il y a quelques moments charmants, mais est-ce qu’on s’ennuyait vraiment de la nervosité, des complexes, de l’angoisse de performance et des condoms?
J’envie ces gens qui ont l’intimité facile.
Pourquoi est-ce si difficile de trouver cette personne avec une bonne bouche qui frenche bien et qui est intelligente, bandante, tripante et parfaitement en manque? Et gratuite, ‘mettons.
Tout paraît plus facile lorsqu’on a une vie sexuelle satisfaisante et épanouie, y compris se trouver une vie sexuelle satisfaisante et épanouie.
Au moins, la porn est toujours là. La porn ne t’abandonne jamais, ELLE! Elle t’attend tout le temps, prête à te défoncer toi et ton quota de bande passante. Toujours disponible, accueillante et guidoune.
Mais bon, on va se le dire : la cuillère, c’est pas sa force.