J’étais vraiment étonné par certaines réactions face à ma chronique sur la perte imprévue de plan cul.
- Réaction romantique : « Mais retiens-la, merde! »
- Réaction amère « Ah ben voilà, tu n’avais qu’à l’aimer mieux que ça! »
- Réaction tape-dans-le-dos « Il faut croire que ce n’était pas la bonne! »
Comme si toutes les relations devaient être de la catégorie grand amour pour toute la vie digne du couple cliché à la Disney. Ce ne sont pas toutes les relations qui ont besoin d’y aller pour la totale. C’est un peu comme au baseball, à force de toujours swinger pour le coup de circuit, ça vient dur sur les bras. (Ou sur le poignet.)
Je fantasme sur The One au moins autant que n’importe qui, mais on peut passer une vie à chercher The One. En fait, à force de juste chercher des histoires à long terme, on passe à côté de plusieurs petites histoires plaisantes, bandantes et enrichissantes. Je préfère 100 fois le court terme au rôle de matché malheureux.
Les relations à long terme exigent une compatibilité à toute épreuve. Ce n’est pas toujours une option. Plusieurs semblent foncer vers ce modèle parce que c’est le seul qui est conventionnel, mais personnellement, c’est ce qui me plaît du court terme: il n’y a pas de conventions. Il n’y a pas de règles établies. C’est un deal improvisé entre deux personnes qui sont dans des états qui s’emboîtent bien à ce moment-là.
En fait, le court terme offre une multitude d’avantages.
Plein de critères futiles prennent le bord
J’ai toujours dit qu’on ne peut pas baisser volontairement ses critères, mais c’est surprenant à quel point une relation à court terme diminue l’importance de certains. Ça permet vraiment de focaliser sur ce qu’on aime et d’oublier ce qui nous énerve.
« Ok, elle regarde La Voix, mais t’as vu son cul? »
« C’est fou comme il zozote, mais je ne remarque plus dès qu’il baisse ses culottes! »
« Oui! J’ai vu ses mp3 de Nickelback… mais aussi sa porn de buttsex! »
Finalement, ce n’est pas si grave si l’autre est comptable, fédéraliste ou se met à prendre du poids. Tant qu’il y a un ou deux attraits qui viennent solidement te chercher. Une bouche pulpeuse et tentante ou le fameux V sous les abdos qui te fait serrer des dents. Ça n’a même pas à être ton genre habituel. En fait, bien souvent, t’en viens à te développer des nouveaux genres. Et des nouveaux goûts.
« Finalement, c’est vrai qu’en fourrant, La Voix s’endure mieux. »
Et quand votre dernière baise est un peu bof, tu ne te mets pas à projeter sur des décennies en imaginant que votre orgasme sera un désastre complet une fois à la retraite. En fait, tous les trucs d’âge prennent un peu le bord dans une relation à court terme. Pas besoin d’avoir envie de s’acheter une maison en même temps ou des plans de carrière compatibles ou d’avoir les mêmes séries jeunesse en commun. Tant que ça fitte bien, là et maintenant. (Et assez souvent.)
Pas besoin de se présenter à nos amis et nos familles
Pas grave si t’as le fantasme un peu trop douchebag (avec un cul de granit qui fait bang bang) ou que tu y es allé un peu jeune avec ta dernière universitaire (à l’orgasmie spectaculaire). Aucun besoin de les amener au 5 à 7 ou au party de Noël pour subir le jugement de tout ton monde et leurs commentaires. Ce ne sont pas de leurs maudites affaires! C’est votre petite relation secrète à vouuuuuus!
D’ailleurs, je l’adore cet aspect de secret. J’adore ce concept du partage d’intimité qui n’existe que lorsque vous êtes ensemble tous les deux. Seulement tous les deux. Ça crée quelque chose de spécial. D’ailleurs, j’ai gardé une certaine connexion avec toutes les filles avec qui j’ai couché. (Celles où j’étais à jeun, ‘mettons). Il y a toujours ce petit quelque chose d’unique qui reste…
Mais au moins, quand une histoire de court terme se termine, vous n’avez que votre deuil à gérer (et c’est bien assez). Nul besoin de départager vos biens ou votre appart ou vos amis ou vos enfants ou pire : le compte Netflix.
Les relations courtes, ça permet d’expérimenter
C’est une prémisse parfaite pour pratiquer. L’occasion d’oublier un peu la destination et de s’amuser en mode « journey ». Le moment idéal pour perfectionner sa super maturité relationnelle et se faire des level-ups dans différents trucs :
- Les relations sans bullshit
- Améliorer ses habiletés de lover
- Savoir slaquer sur l’angoisse de performance
Et c’est une excellente façon de savoir si on a envie (ou si on est prêt pour) du long terme. Ou au moins du moyen.
Le court terme, c’est mieux que rien
VRAIMENT mieux que rien. C’est beaucoup mieux que de ne rien avoir dans sa vie. C’est mieux que de tomber en léthargie sexuelle et d’en venir à se demander si on sait encore comment frencher. C’est mieux d’être en mouvement qu’en mode isolement.
Après tout, les humains sont à leur meilleur quand ils sont en relations. Ça empêche de se poser des questions comme : « est-ce que je suis tout seul à me sentir aussi seul? »
(La réponse est « non », mais ça ne t’aide pas vraiment, hein?)
Même quand la complicité est ponctuelle, elle demeure tripante. Juste d’avoir quelqu’un qui mouille en pensant à toi. Tout le monde devrait avoir ça. Chaque humain devrait avoir quelqu’un qui a envie de lui. Assez pour lui texter quelques photos ou saloperies passé minuit. Ça nous rend juste tellement meilleurs. Ça garde notre confiance à flot. Ça préserve notre mojo. Et ça motive à laver nos draps.