Les saisies de voiture ont déjà commencé et, maintenant, le Bureau du taxi de Montréal (BTM) a l’intention de créer des «brigades» pour dénoncer au Service de police de la Ville de Montréa (SPVM) les automobilistes qui utilisent le service d’autopartage Uber.
Les tensions sont vives entre, d’un côté, la compagnie Uber et, de l’autre, le BTM et les instances gouvernementales. Considéré comme du «transport illégal», puisque, grâce à une application, des automobilistes peuvent conduire des gens sans être munis d’un permis de taxi, le service UberX jouit toutefois d’une popularité grandissante partout à Montréal. L’entreprise estime à plusieurs dizaines de milliers le nombre de citoyens qui utilisent son service.
Évidemment, les chauffeurs de taxi perdent un montant notable d’argent chaque semaine en raison de l’implantation de ce service. «Nous voulons former des brigades pour attraper les gens qui travaillent pour Uber et les signaler au BTM et la police pour qu'on saisisse leur voiture», révélait au journal 24 Heures Wilson Jean Paul, le représentant des chauffeurs auprès du BTM. La viabilité de cette chasse urbaine reste toutefois à prouver puisqu’elle peut s’avérer difficile et souvent inefficace puisque le SPVM, aux prises avec d’autres priorités, met du temps à se rendre sur les lieux du «crime».
Même si on comprend la hargne des chauffeurs de taxi, qui ont dû payer un permis très coûteux pour exercer leur métier, on peut toutefois critiquer le travail du ministre des Transports, Robert Poëti, dans ce dossier. Clamant ici et là que Uber constitue une forme de transport illégal, il n’a pas réellement pris le temps de s’asseoir avec la compagnie, selon ce que prétend l’un de leurs représentants dans cet article paru sur le site de Radio-Canada.
Pourtant, c’est bien à travers la discussion que la situation pourrait se régler puisqu’en ce moment, cette chasse à la saisie de véhicules, qui mobilise certains agents du SPVM, coûte de l’argent aux citoyens. Un compromis serait donc possible du côté du gouvernement provincial, qui envisage possiblement de laisser les chauffeurs de taxi, au sens strict de la loi, utiliser Uber lors de leur temps personnel.
De leur côté, les chauffeurs de taxi continuent de mettre de la pression de part et d’autre et prévoient, dès aujourd’hui, arborer un foulard jaune et distribuer de l’information à leurs clients pour dénoncer la pratique. Un arrêt de travail général est également envisagé, ce qui – bien évidemment – serait une mauvaise idée qui permettrait à Uber de bénéficier des retombées directes.
Bref, un dialogue s’impose.