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La Capital: une délicieuse taqueria ouvre ses portes en plein quartier chinois!
Crédit: Sophie Ginoux

Après le resto Orange rouge (critique à lire) et le tiki bar Le mal nécessaire (visite racontée), la voie semble pavée dans Chinatown pour les projets audacieux. C’est ce que ce sont dit l’été dernier trois amis mexicains, Paulino Martinez, Goeffrey Moreau et Raphael Hernandez, quand ils se sont mis à la recherche d’un local pour accueillir leur projet de taqueria. « Ça a l’air un peu dingue au premier abord, mais en fait, Geoffrey habitait déjà dans le quartier et voulait absolument qu’on s’y installe, parce qu’il avait constaté à quel point l’endroit était multiculturel et central entre l’Est et l’Ouest de la ville. »

 

Crédit photo Sophie Ginoux

 

Quelques mois plus tard, plus précisément fin mars 2015, La Capital Tacos a ouvert ses portes. Bon, qu’on se le dise tout de suite, on ne se rend pas sur place pour la déco. Celle-ci se réduit à des murs blancs, quelques deux par quatre cerclés de bois, un tableau coloré au mur, trois petits cactus en pot devant la vitrine dépouillée, de longues tables en bois minimalistes ou en formica, et des chaises orange dignes des cuisines des années 1970. On ne s’attarde pas non plus au sol, qui n’a pas encore été refait et montre des signes d’érosion évidents.

 

Crédit photo Sophie Ginoux
Crédit photo Sophie Ginoux

 

Toutefois, ce n’est pas pour la déco qu’on se rend dans une taqueria au Mexique, mais pour manger à petits prix comme dans nos casse-croûte québécois. On se concentre donc plus sur la cuisine ouverte derrière laquelle se presse Raphael, qui alterne cuisson de petits pains à tacos sur une plaque et découpage de porc sur un brûleur vertical comme on en verrait chez Amir. Comment ça, un brûleur vertical? « Nous avons une communauté arabe assez importante au Mexique, donc nous avons dû leur emprunter ce mode de cuisson », m’explique Paulino. Comme quoi, la mixité culturelle n’a pas de frontières.

 

Le chef Raphael Hernandez
Crédit photo Sophie Ginoux

Une mixité qui se cristallise aussi dans les plats, servis dans de la vaisselle chinoise, que je contemple peu après un petit verre de l’eau fruitée du jour – une purée de mangue et de pastèque additionnée d’eau – en main, puisque La Capital ne dispose pas encore de permis d’alcool. Je débute les hostilités avec une généreuse soupe du jour à la betterave et au poblano, un piment mexicain assez doux, puis goûte une incontournable quesadilla, cette crêpe de maïs sur laquelle on fait gratiner du fromage local et que l’on peut tremper dans du pico de gallo, une préparation qui réchauffe ou allume le gosier. Tout à fait fidèle au souvenir de celles que j’ai dégustées au Mexique lors de mon dernier voyage. Bon début.

Soupe betteraves et poblano
Crédit photo Sophie Ginoux
Quesadilla
Crédit photo Sophie Ginoux

Je suis ensuite tentée par le guacamole (servi avec des totopos), ainsi que les frijoles, ce plat de fèves frits avec du chipotle et du fromage, mais je dois me concentrer sur la spécialité de la maison. C’est donc avec trois choix de tacos, servis eux-mêmes par trois dans chaque assiette, que je poursuis ma dégustation. Le Pastor, le tacos le plus traditionnel et populaire du Mexique, constitué de porc grillé, d’oignons rouges, de coriandre et d’ananas, est tout à fait recommandable, plein de saveurs et seulement explosif si on y mêle la sauce très épicée servie dans un petit bol à part. Plus intimidant pour les palais sensibles, le Rosarito, dans lequel on trouve des crevettes panées (bien cuites, au passage), une sauce à l’avocat et une forte mayonnaise au chipotle, est très apprécié des amateurs d’épice. Enfin, n’hésitez pas à essayer le taco du jour. J’ai personnellement adoré celui que j’ai goûté, intitulé Cochinita et originaire du Yucatan. Il est constitué de porc effiloché cuit dans une sauce au chili qui n’a rien de sucré comme c’est souvent le cas au Québec, et il se marie très bien avec les oignons rouges et le pain à tacos maison. Délicieux.

Assiette de tacos Pastor
Crédit photo Sophie Ginoux
Tacos Cochinita
Crédit photo Sophie Ginoux

Même si la culture mexicaine regorge de propositions sucrées, ce n’est pas dans les taquerias qu’on en retrouve. La Capital ne fait donc pas exception en la matière, mais ce n’est pas très grave parce qu’on n’a plus du tout faim en sortant. Un petit resto à essayer!

 

La Capital tacos

1096, St-laurent, Montréal

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