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​5 artistes qui devraient également être écartés des festivals
Crédit: Fabienne Legault

Après avoir brisé l’internet la semaine dernière en annonçant l’interdiction des coiffes amérindiennes, voilà qu’Osheaga fait face à un autre dilemme : écarter ou non le rappeur Action Bronson de son édition 2015, en raison d’une chanson et d’un vidéoclip jugés sexistes. Pour aider les festivals de ce monde à juger de ce qui est moralement acceptable en art, NIGHTLIFE.CA a répertorié cinq artistes problématiques qui devraient, à notre sens, subir le même sort que le rappeur roux le plus controversé de l’heure.

Eminem
On commence avec une évidence. Jugé pour ses propos homophobes au début de la décennie 2000, Eminem a su acheter la paix en s'entourant d'Elton John sur scène et, surtout, en misant sur sa petite fille comme thème pour amadouer ses détracteurs. Reste que, si l'on juge Action Bronson actuellement sur un clip paru y'a quatre ans alors qu'il a fait paraître plein d'albums acclamés depuis, on peut sans doute remettre sous le nez à Marshall Mathers sa chanson Kim, récit épouvantable qui raconte les violences fantasmées qu'il ferait subir à son ex-copine. «NOW BLEED! BITCH, BLEED!
BLEED! BITCH, BLEED! BLEED!» lance-t-il à la toute fin, lorsqu'il l'imagine s'étouffer après les souffrances encourues.

Rolling Stones
Le Festival d'été de Québec a joué gros cette année, mais, s'il pouvait retourner dans le passé, à la lueur de la controverse Bronson, il n'aurait guère d'autre choix que de dire aux Stones de rester dans leur Royaume-Uni à sniffer les cendres de leurs ancêtres. Après tout, Under My Thumb, qui compare la gent féminine à un animal que l'homme doit dompter, est une ode au sexisme le plus pur, tandis que la chanson Bitch, b-side méconnue de Brown Sugar, y va de façon vive dans le même genre. Et que dire de Some Girls, chanson rocambolesque qui, de plus, témoigne d'un racisme effarant? «Black girls just wanna get fucked all night. I just don't have that much jam», envoie le grand Mick, avant de dire que les Chinoises sont gentilles, mais qu'elles mijotent des complots de façon hypocrite avec leurs «silky sleeves». 

Cannibal Corpse
Les messages violents et dégoûtants de Cannibal Corpse passent mieux auprès du public parce que le chanteur les décalisse en les hurlant. Un stratagème ingénieux, mais qui, une fois dévoilé, ne vaut plus rien. Sur la judicieuse Necropedophile, qui se penche sur un sujet trop peu exploité en musique contemporaine, le groupe américain n'y va pas avec le dos de la main (d'enfant) morte. «I begin the dead sex, licking her young, rotted orifice», envoie le chanteur, avant d'y aller d'un doux et incarné «Violated after death, virgin hole I infest». Malgré tout, le groupe sévit toujours dans tous les festivals de musique brutale de ce monde, au même titre que Slipknot et Slayer, deux autres groupes de malades mentaux. 

Tyler, The Creator
Également d'Osheaga cette année, le rappeur américain est un habitué de la controverse. Comparé à Eminem à ses débuts, en raison de ses propos également jugés homophobes, Tyler s'est toutefois calmé le phrasé irrévérencieux. Reste que les vrais savent. Dans son classique Yonkers, il ose faire des menaces de mort à des gens connus en les nommant explicitement. On est loin des fabulations nécrogénitales de Cannibal Corpse ici. «I'll crash that fucking airplane that that faggot nigga B.o.B is in, and stab Bruno Mars in his goddamn esophagus, and won't stop until the cops come in», dit-il, violemment. Est-ce que les festivals de ce monde sont prêts à condamner LA VIOLENCE ou feront-ils leurs hypocrites comme un certain Gabriel Nadeau-Dubois en 2012? Poser la question, c'est soumettre une interrogation.

Sylvain Cossette 
Afin de garder une belle image auprès de la population, certains artistes décident de passer des messages indécents de façon plus subtile. C'est malheureusement le cas de Sylvain Cossette. Avec sa longue tignasse de séducteur à la fin des années 1980, il a cultivé une image de libertin hors-norme qui a été assumée avec encore plus de cran à la sortie de Pas besoin de frapper, chanson qui a évidemment des résonances osées et libidineuses. Quelques années avant, il avait également joué cartes sur table avec son interprétation de Que je t'aime, pièce dévergondée qui, à travers des élans comme «Quand ta pudeur dit non, tu doutes un peu plus fort», témoigne vraisemblablement d'une relation sexuelle sans consentement. En plus, le chanteur s'est récemment confié à Dave Morissette à propos de ses épisodes de folie passagère… Bref, on espère fortement que l'International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu et Saint-Lambert en fête reviendront sur leur décision d'inclure Sylvain Cossette dans leur programmation, même si, on l'avoue, on avait de la difficulté à tenir en place à l'idée d'entendre cette excrément bonne chanson de 60 minutes.

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