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Bistro Otto : quand foie gras et truffe flirtent avec ramen et poulet frit!

Après une opération séduction réussie auprès de la clientèle étudiante du quartier Shaughnessy avec l’Izakaya Otto Yakitori, le duo Hanhak Kim et Hiroshi Kitano convoite dorénavant la clientèle du Plateau Mont-Royal avec leur nouveau projet, le Bistro Otto
 
Tandis que Kim, d’origine coréenne, s’assure du bien-être des clients en salle, c’est le japonais Kitano qui dirige la cuisine. C’est en détectant un manque de diversité entourant les restaurants japonais à Montréal — tournant essentiellement autour des sushis et des Izakayas (vous savez, ces brasseries ou la bière et saké coulent à flots) — que ces derniers ont ouvert le Bistro Otto, sur l’Avenue Mont-Royal Est. 

Crédit photo : Tommy Dion
 

Si ce n’est ni un restaurant à sushis et ni un Izakaya, qu’est-ce qu’on y mange ? Une cuisine japonaise, certes, assure Kim, mais plus réconfortante, avec une touche à la française. Ne soyez donc pas surpris que votre plat de nouilles mazemen ait des arômes de truffe, ou que votre serveur vous propose un extra foie gras à votre plat. J’ai d’ailleurs été bien surpris de voir un os à la moelle et une salade de kale proposés en entrée !
 
Amateurs de poissons et fruits de mer, soyez sans craintes, les produits de la mer font partie intégrante du menu et leur qualité est indéniable. Outre l’oursin et la pieuvre, le Chef Hiroshi reçoit un à deux poissons frais venant directement du Japon chaque semaine, qu’il apprête soit en sushi ou en sashimi. 

Crédit photo : Tommy Dion
 

Bien que le menu du jour proposé soit bien alléchant (assortiment de sashimi du jour, bœuf Wagyu, oursin, Morue charbonnière et autres), moi et mon acolyte avons unanimement opté pour la carte fixe, mettant sans doute à l’honneur les classiques de la maison. 
 
Température de plomb oblige, nous avons beaucoup aimé découvrir le mélange de 5 algues qu’offre la salade Kaiso, accompagné d’une chiffonnade de choux au ponzu. Le jeu de textures est agréable et les saveurs, moins conventionnelles, plaisent.

Crédit photo : Tommy Dion
 

Malheureusement, je ne pourrais en dire autant de la salade de kale — à la limite fade —, si ce n’était pas du fromage Parmesan qui donnait un peu d’amour à cette verdure qui, disons-le, en a grandement besoin. Quant à la vinaigrette au yuzu, soit qu’elle a glissé entre les mains du chef ou que ce dernier a eu la main un peu timide… Car je n’ai pas perçu les arômes typiques à la fois citronné et acidulé de cet agrume japonais.

Crédit photo : Tommy Dion
 

Question de mettre un peu de substance sous la panse avant d’attaquer le service principal, le poulet karaage (poulet frit à la japonaise) s’avérait être la suite parfaite. Le poulet est préalablement mariné pendant 24h, puis enrobé d’une fine chapelure pour être finalement frit.

Ce classique réconfortant est offert en quatre saveurs ou accompagnements: traditionnel, avec une sauce épicée, avec une sauce aux fromages ou enfin, celle pour laquelle nous avons opté, avec une laque à la truffe. Ajouter une saveur telle au classique karaage me semblait bien original, mais j’ai trouvé le parfum de la truffe un peu trop artificiel et présent à mon goût. De plus, la laque ajoutée à la fin de la cuisson détrempait un peu trop la panure, lui enlevant tout le côté croustillant. Néanmoins, je dois avouer que le poulet était extrêmement juteux et goûteux !

Note à moi-même : la prochaine fois, ce sera la version classique.
 
Comme nous voulions rester dans les spécialités de la maison, notre timide et gentille hôtesse nous a fortement suggéré un mazemen — plat traditionnel de la cuisine nippone, mais encore méconnu à Montréal au profit de son cousin, le ramen. Aussi réconfortant que ce dernier, « maze » signifiant mélanger et « men » pour nouilles se trouve à être un ramen mais, vous aurez deviné, sans bouillon. 

Crédit photo : Tommy Dion
 

Garni d’une cuisse de canard confite et accompagné d’oignons ciselés, d’oignons verts et d’un œuf poché, ce plat a tout pour déclasser son homologue et fera certainement courir les foules à l’arrivée de l’hiver. Une fois mélangées au jaune d’œuf, les nouilles — préalablement revenues dans du gras de canard —, sont d’une richesse sans équivoque.

J’ai encore une fois pu détecter une saveur de truffe, mais qui, cette fois-ci, ne m’a aucunement déplu. Pour venir balancer la lourdeur et la richesse de ce mazemen, la fraîcheur de quelques herbes ou de quelques légumes supplémentaires aurait bien été appréciée. 

Crédit photo : Tommy Dion
 

Le meilleur aura été gardé pour la fin. Le filet de cobia (poisson blanc à chair ferme) était simplement parfait ! Tellement que la sauce au miso — un brin trop salée à mon goût — s’est (volontairement) fait oublier pour savourer pleinement la délicatesse de ce poisson d’eaux chaudes. Et que dire de la peau, épaisse et craquante comme j’ai rarement vue. J’ai adoré !

Crédit photo : Tommy Dion
 

Côté boisson, le saké est évidemment à l’honneur, mais laisse quand même place à une petite sélection de cocktails, de bières, de vins et même de Whisky. 
 
Enfin, pour les curieux qui se demandent encore la signification de « Otto », ce terme fait référence à une expression japonaise qu’Hanhak et Hiroshi emploient pour s’appeler mutuellement, et qui signifie: « Hey, le père ! »

Crédit photo : Tommy Dion
 

Les clins d’œil à la cuisine française du Bistro Otto seront-ils suffisants pour séduire les Français du Plateau, comme Otto Yakitori a séduit les Asiatiques du « nouveau quartier chinois » avoisinant l’Université Concordia ? Seul le temps nous le confirmera !

Bistro Otto
143 Avenue du Mont-Royal E, Montréal

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