Fin Novembre : Gros plan sur la place Émilie-Gamelin, théâtre de nombreuses luttes sociales
Zoé Pelchat-Ouellet« La Place Émilie-Gamelin est un lieu qui ne veut pas du glamour, qui est là pour écouter les problèmes et pour dire les vraies affaires », affirme fermement Annie Roy à propos du fameux carré Berri, probablement le porte-étendard des réalités les moins roses de la vie montréalaise. L’éclectisme et le caractère humanitaire et contestataire de l’endroit seront pleinement explorés dans le cadre de Fin Novembre, un événement qui aura pour thème cette année, L’ADN d’une place publique.
Organisé par l’organisme à but non lucratif ATSA et les artistes Annie Roy et Pierre Allard, Fin Novembre présente plusieurs activités qui racontent l’histoire de la place et questionnent son héritage dans un esprit de respect et de convivialité avec les sans-abri. Parmi les incontournables : un spectacle de Manu Militari, des visites guidées de l’animateur historique Bernard Vallée, cinq immenses installations/projections artistiques, et une « soirée rouge » où casseroles et revendications seront les bienvenues. L’organisme donnera également 500 bols de soupe et du café pendant la durée de l’événement.
Chaudrée poétique | Crédit Martin Savoie
Les organisateurs de Fin Novembre ont scruté l’histoire de la place Émilie-Gamelin à la loupe afin d’identifier ses racines gauchistes et alternatives. Voici quelques-unes de leurs trouvailles les plus surprenantes, partagées par Annie Roy.
« J’ai découvert que la Place Émilie-Gamelin était un grand verger dans les années 1700 et 1800. Ça nous a d’ailleurs inspiré une des installations, qui s’appelle Du verger au carré rouge, un immense carré de bacs remplis de pommes rouges accompagné d'une trame sonore du Printemps Érable ».
« J’ai aussi été impressionnée de voir à quel point le choléra était présent à l’époque et responsable de beaucoup de mortalité. Sœur Émilie Gamelin en est d’ailleurs décédée tout comme ses trois enfants ».
Soeur Émilie-Gamelin par Lawrence Williams
« Il y a également eu à cet endroit l’Asile de la Providence. C’est Émilie Gamelin qui a fondé les Sœurs de la Providence. Cet asile a donné 500 bols de soupe par jour aux démunis pendant 120 ans ».
L'Asile de la Providence
« La ville de Montréal a voulu transformer la place en parc pour ne pas que l’on puisse y dormir. Toutes sortes de promoteurs immobiliers ont essayé d’y construire des propriétés. La place a également été un stationnement pendant trente ans lorsqu’on a construit le métro, et a failli devenir l’Orchestre Symphonique de Montréal. Mais la place est restée malgré tout un lieu public et le théâtre de nombreuses luttes sociales. La place publique vit parce qu’on sort dehors et qu’on la réchauffe, parce qu’on s’y crée des souvenirs, qu’on y prend la parole ».
Fin Novembre
Du 16 au 25 novembre
Place Émilie-Gamelin | atsa.qc.ca