Un grand dôme métallique. Non, ce n’est pas un nouveau planétarium, ni une réplique du Matrimandir d’Auroville, ni une mosquée. Pourtant, cette sphère qui détonne avec le modèle cartésien de la ville a quelque chose de mystique. Sans trop vraiment comprendre, me demandant si je devrais enlever mes souliers avant de m’immerger dans ce temple, je fais mon incursion dans l’édifice de la SAT en compagnie de Monique Savoie, directrice générale des lieux.
Dans cette bâtisse en chantier, j’ai besoin qu’on m’explique. Mes repères sont flous. On me pointe le mur qui donne sur St-Laurent. Les lourds rideaux qui séparaient le monde de la SAT du monde de la rue n’existent plus. Désormais, quand la ville ne se mirera pas dans la nouvelle façade de l’édifice, des projections vidéo habilleront les murs. On me dit que tout sera plus transparent, plus clair.
On m’explique aussi que le microcosme de la SAT grouille de «SATiens», ces curieuses créatures qui font de l’art avec du numérique. Moi qui croyais que la SAT était le refuge des DJ, j’apprends que c’est celui des savants fous du futur. Vous pourrez d’ailleurs le constater en visitant les lieux; la SAT se met en vitrine. Marches d’escalier alimentées par des fibres optiques, divisions de verre, bureaux à aire ouverte, accueil en tout temps avec documentation sur place… La SAT sort de l’ombre et s’inscrit en tant que pilier incontournable du Quartier des spectacles.
Harmonie culinaire
Nous montons au troisième étage: le Sensorium. Plusieurs éléments s’y retrouvent (je ne les vois pas, car ils n’existent pas encore, mais je les imagine en fermant les yeux très fort.) Un «Food Lab» permettra à la SAT de s’enorgueillir de promouvoir toutes les expressions artistiques. Au menu: une célébration des sens, à la manière d’une grande noce. Frédéric Gauthier, directeur culinaire, me parle de son concept: des plats à partager en harmonie avec les spectacles du Sensorium. Les clients deviendront alors des explorateurs de l’art multisensoriel, quelque part entre la découverte gustative et les arts visuel, auditif, et même olfactif. J’arrive sur la terrasse avec vue sur les ruelles aériennes que les édifices ont créées. Il paraît que ce deuxième étage de vie deviendra de plus en plus concret dans le futur.
Et la voilà enfin, l’impressionnante Satosphère qui me magnétisait. De l’intérieur, c’est une voûte large dans laquelle le regard se perd. Louis-Philippe St-Arnault, directeur du développement immersif, m’explique que l’image projetée voyagera tout autour de nous, qu’elle nous interpellera physiquement. Que l’écran ira jusqu’au sol, créant une relation non seulement avec le ciel, mais avec l’horizon. On m’annonce fièrement que la Satosphère est le premier espace de simulation immersif permanent dédié aux créateurs. Avec des grands mots, on me parle de ce système de projection 360 degrés qui nous enveloppera, ainsi que des installations audio qui l’accompagneront. On discute de la culture en réseaux qui se développe entre la SAT et les autres pôles numériques du monde, créant un futur interconnecté.
On me parle des missions de la SAT; cette infrastructure englobante, rassembleuse et touche-à-tout, qui n’a pas peur de l’inconnu, et qui se projette dans le futur, tout comme la Satosphère projette ses images vers l'horizon. Et moi, je me dis que c'est un peu ça, le futur au présent.
SAT | 1201, St-Laurent | sat.qc.ca
Festivités d'inauguration du Sensorium au printemps 2011
15e anniversaire de la SAT le 6 juin