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Victime de la porn: mouille sur les bonnes affaires!

S’il y a quelque chose qui me gosse dans notre merveilleux monde de la rectitude intense, c’est lorsqu’on tente de déterminer ce qui devrait exciter les gens. On fait constamment feeler cheap le monde de ne pas mouiller sur les bonnes affaires.

« Tu ne peux pas triper sur les graines de 12 pouces, la norme est à 6! »

« Tu ne peux pas bander sur les mannequins, elles ne sont pas en santé! »

« Tu ne peux pas aimer le sexe oral sans poil. Sans poil = kid de 8 ans! »

T’as le choix entre être brainwashé par la pub et la porn, ou l’ostie de bien-pensant du côlisse.

« M’a t’en choisir un amant, moi! »

Pour être un bon humain, il faudrait être turné on par ce qui est bien. Une érection verte et équitable dont on peut être fier. Mais ce qu’on semble oublier, c’est qu’on nous culpabilise pour un truc qu’on ne choisit même pas.

La preuve, c’est que c’est arrivé à tout le monde de tomber sur quelqu’un qu’on aime vraiment beaucoup, mais qu’au niveau sexuel, ça ne clique pas pantoute. Si on avait pu le décider, on aurait opté pour l’overflow de pre-cum.

Je retombe toujours sur cette image qui se promène sur le web :

Les gens se vantent de ça comme s’ils y étaient pour quelque chose. « Je suis meilleur que vous. Je suis attiré par l’intelligence. Quelle bonne idée j’ai eue! » T’es surtout lucky en maudit! Moi, je bande sur les fesses rebondies. (Pas le genre de truc qui t’assure une relation saine et durable, mettons.)

Si j’avais pu opter pour le sapio machin, je l’aurais fait. En fait, si on pouvait décider de nos goûts, tout serait pas mal différent. Les gens moches et sweet auraient la cote. Les filles pourraient enfin nous sacrer patience avec leur pattern du bad boy et grimper les bons gars respectueux et gentils.

Fille trop horny qui ne se peut plus : « Arrête… Arrête d’être généreux de ton temps comme ça, mon cochon! »

Mais non, même si l’humain a parfois assez de tête pour choisir d’agir ou non selon ses pulsions, il ne peut pas toujours décider de ce qui va les provoquer.

D’ailleurs, il y avait cet article dans La Presse cette semaine qui parlait de « viagra féminin ». À la base, ça sonne comme une super nouvelle. Qui va chialer contre un monde où les filles sont plus horny?

Mais en même temps, quelque chose accroche. Je suis d’accord quand la drogue aide au niveau mécanique. Faire durcir le mou ou lubrifier le rough. C’est super. Mais quand ça touche l’envie de baiser l’autre, j’ai comme un malaise.

« Check, bébé! J’ai acheté ça donc à ta fête, j’aurai envie de toi. »

« Oh… Eeeh… Yé?»

C’est peut-être ça le futur. Avec encore plus de rectitude, on va en venir à complètement ignorer ce qui nous attire instinctivement pour se forcer à des choix intelligents et réfléchis.

Un genre de Cupidon avec un bacc (et des Xanax).

C’est peut-être le romantique en moi qui parle, mais voir un couple se shooter le mardi soir pour avoir le goût de baiser ensemble, ça me laisse assez froid.

Si t’as envie de plaisir physique intelligent et réfléchi sans aucune pulsion animale, t’es peut-être mieux d’opter pour la massothérapie. Tu peux même skipper le happy ending salissant. 

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