Découvrir un nouveau restaurant un vendredi midi, c’est un vrai défi lorsque ce dernier s’est déjà mérité des critiques positives de critiques reconnus. C’est donc sans surprise que je me retrouve à l’entrée, près d’un joli comptoir de sandwiches et de desserts à emporter, que j’attends quelques minutes avant de me voir désigner deux places au comptoir, derrière lequel s’activent deux pizzaiolos. Cette petite attente me permet cependant de jeter un coup d’œil autour de moi et d’apprécier le décor agréable du restaurant, signé Jean-Guy Chabauty, qui s’est amusé à mêler les époques : tables et luminaires des années soixante-dix, entrée un brin rétro avec des panneaux indiquant le nom de rues, éléments industriels au plafond et par touches discrètes. Bien fenestré, le Fiorellino est accueillant et pas trop bruyant si l’on tient compte qu’il est plein comme un œuf.
Crédit photo Fiorellino
Crédit photo Sophie Ginoux
Crédit photo Sophie Ginoux
Crédit photo Sophie Ginoux
Le chef aux commandes de ce nouveau venu au centre-ville, Erik Mandracchia, est un jeune montréalais de 28 ans qui a fait ses armes en Italie, mais aussi Au pied de cochon et au Bremner. De parents siciliens, il souhaite rendre hommage à ses origines à travers sa cuisine. « Je raconte mon histoire, ici. Je fais mon marché tous les jours, j’aime les produits frais et de qualité, et j’aime la simplicité. Mais je ne voulais pas proposer comme tout le monde des spaghettis boulettes, parce que la cuisine italienne, c’est bien plus que ça. »
Le chef Erik Mandracchia
Crédit photo Sophie Ginoux
Le chef a donc conçu un menu traditionnel, dans lequel il intègre quelques trouvailles qu’il teste le midi en entrée. Avec succès comme cette mozzarella di Buffala servie chaude dans un petit poêlon avec des tomates cerises, quelques condiments et quatre grassins (de petits bâtons de pain italien croquants). Mais avec moins de réussite avec une seconde entrée de polenta crémeuse, comme « splashée » dans l’assiette et dont le goût et la texture, assez fades, ne sont pas mis en valeur par des champignons qui auraient mérité un petit coup à la poêle pour être plus craquants et contrebalancer le reste du plat.
Qu’importe. Si je suis venue ici, c’est surtout pour goûter la pizza tant vantée par mes collègues journalistes. Celle de mon choix, au fiore di latte et au prosciutto tranché sous nos yeux, semble appétissante. De bonne taille et bien garnie, elle se laisse aisément couper. Et oui, elle est bonne, efficacement préparée… mais la magie n’est pas au rendez-vous. Est-ce la pâte un brin élastique et qui manque de croquant sur les bords, ou encore la sauce tomate qui manque de ressort? Je ne pourrais me prononcer, mais peut-être ce résultat moins convaincant que prévu est dû au fait que le restaurant est plein.
Crédit photo Sophie Ginoux
Je choisis finalement en dessert une panacotta, servie dans un verre sur pied et recouverte d’une mince couche de caramel. Très (trop) sucrée, la panacotta a une texture crémeuse qui n’est pas du tout balancée avec le caramel coulant, très sucré lui aussi, qui la surmonte. Et même si je suis connue comme une dent sucrée, impossible d’en manger plus de deux cuillères. C’est donc un brin déçue que je sors du Fiorellino, en me promettant quand même de revenir un soir pour me faire une seconde idée de ce restaurant apprécié de bien d'autres. À vous de vous en faire une idée!
Fiorellino
470, rue de la Gauchetière O, Montréal
514 878-3666