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Blumenthal: le nouveau resto et bar de la place des Festivals
Crédit: Patricia Brochu

Après des années de va-et-vient dans sa cuisine et son concept, le restaurant au rez-de-chaussée de la Maison du Festival vient de faire peau neuve. Son positionnement central dans le Quartier des spectacles, sa capacité d’accueil (80 places dans la salle à manger et plus de 150 en terrasse), sa terrasse adjacente à la place des Festivals ont séduit une belle brochette de professionnels – Sarah Bergeron (Auberge Saint-Gabriel), Nicolas Urli (Flyjin, Hà, Jatoba) et Paolo Di Pietrantonio (CPA, associé chez Horwath HTL) – qui ont accepté de s’associer au Festival international de Jazz de Montréal pour dynamiser l’établissement.

Pour ce faire, on a tout d’abord rebaptisé l’espace. Blumenthal est une référence directe à la maison de confection vestimentaire pour hommes Blumenthal & Sons qui occupait les lieux auparavant. Et la couleur bleue du nouveau logo, qui sera bientôt déclinée sur les menus du resto, est un clin d’œil à l’univers du jazz, notamment au célèbre Blue Note new-yorkais.

Crédit photo Patricia Brochu
Crédit photo Patricia Brochu
Crédit photo Sophie Ginoux

Côté déco, on a confié la  tâche de revamper le restaurant aux Gauley Brothers, auxquels on doit déjà le design du Foiegwa et du Bird Bar. Auparavant pratique, mais un peu froid, le décor s’est dynamisé avec l’ajout de verdure à travers la salle à manger – dont un véritable arbre planté au sol –, l’intégration de plusieurs espaces définis (tables de bistro, comptoir de bar, banquettes confortables, petit lounge, grande table longue et une autre ronde), ainsi que l’ajout de bois et de petits détails (comme des bougeoirs et lampes à huile sur les tables) qui réchauffent l’atmosphère.

Le chef Rémi Brunelle
Crédit photo Patricia Brochu

Cette convivialité se retrouve jusque  dans l’assiette, avec l’arrivée en cuisine du chef Rémi Brunelle, que l’on a déjà croisé au Laloux et au Nuances, et qui a quitté son rôle de chef de cuisine au Leméac pour se lancer dans l’aventure. « Pour moi, un bon repas, ce n’est pas que ce que je retrouve dans l’assiette, c’est aussi les échanges que j’ai avec ceux qui le partagent avec moi », explique-t-il. Dans cette optique, il a construit une carte simple, efficace et lisible destinée à accompagner le plaisir d’être au restaurant. Pas de flafla, pas de plat dithyrambique, mais des ingrédients le plus possible locaux, de qualité, des saveurs franches et une présentation sans artifice. De quoi faire face à la folie qui s’empare du Quartier des spectacles l’été, tout en assurant une constance.

Crédit photo Sophie Ginoux

Comment cela se traduit-il dans l’assiette? Le menu est effectivement simple, avec des options comme des choses à grignoter sur le pouce ou à partager – le Blumenthal a un permis de bar, donc il n’est pas nécessaire d’y manger un repas en tant que tel -, ainsi que des entrées et des plats bien connus comme des burgers, des tartares, des moules-frites ou des filets de poisson saisis. J’opte donc pour un tartare de saumon pour commencer. Ce dernier est d’une portion généreuse, bien présenté. Coupé au couteau comme il se doit, il est d’une belle fraîcheur, le gras du saumon étant coupé par des petits morceaux de concombre intégrés dans la préparation. Il y manque un peu d’acidité, mais l’essentiel est là.

Crédit photo Patricia Brochu

Suit une poutine au canard très réussie. Les frites, bien croustillantes et fondantes, sont accompagnées de fromage en grain de la Fromagerie Saint-Guillaume, d’une sauce au poivre beaucoup moins robuste que celle à laquelle on nous a habitués ailleurs, et de morceaux de canard « à la montréalaise » qui ont été saumurés, puis fumés avec des épices à smoked meat, avant d’être confits dans du gras de canard. Le résultat en bouche est délicieux.

Crédit photo Patricia Brochu

Parallèlement, un poulet de Cornouailles (attention, petite portion) lui aussi saumuré et servi avec une excellente sauce barbecue maison, une purée aux fines herbes et des haricots verts poêlés d’une grande finesse, est bien apprécié.

Notons aussi la qualité des vins suggérés sur place, puisque le sommelier Jean-Benoît Hinse en a monté la carte. Enfin, même si l’établissement n’a qu’une semaine d’existence, il est bon de savoir qu’il conservera son statut non lucratif qui permet au Festival de jazz de Montréal de financer des activités gratuites avec les profits générés par l’établissement. Une bonne manière donc d’encourager la culture tout en ayant du plaisir. Allez l’essayer!

Blumenthal
305, rue Sainte-Catherine Ouest
(514) 288-5992
 

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