Martin Juneau a-t-il le temps de dormir de temps à autres? On se le demande parfois, puisqu’en plus de faire de l’excellent travail au Pastaga et d’animer des émissions de télévision (actuellement, le Tag BBQ avec Steven Raichlen), il a ouvert avec son ami et associé Louis-Philippe Breton la crèmerie (et le camion) de Monsieur Crémeux et l’épicerie Le petit coin. Et encore, on ne parle pas de ses collaborations avec certains restos comme Commerce. Bref, Martin Juneau est bien occupé. Mais c’est aussi un homme fourmillant d’idées et de passion pour la gastronomie et les vins. C’est ce qui lui a donné envie d’ouvrir un petit endroit tout simple où les véritables stars seraient les bouteilles. Bienvenue au Cul-sec!
Cul-sec n’est pas à proprement parler un resto, mais plutôt un bar à vin qui donne l’opportunité de partir avec des bouteilles à la fin du repas. Une formule toute nouvelle à Montréal, puisque les établissements en général ne proposent pas d’acheter des bouteilles à l’unité pour les emporter chez soi. Et vu le nombre d’étiquettes intéressantes proposées au Pastaga, on ne s’étonne pas qu’à cette seconde adresse, le choix soit également à la hauteur. D’ailleurs, on mise beaucoup là-dessus, puisque comme chez un caviste (un magasin privé spécialisé en vins, un système inexistant au Québec), ce sont les racks à bouteilles qui prennent une bonne partie de l’espace de ce petit local bâti en longueur, avec une vingtaine de places assises, une petite cuisine ouverte rudimentaire (les préparations sont réalisées au Pastaga) et une décoration rustique assez dépouillée.
Les mots « importation privée » font-ils peur à certains d’entre vous? Il ne le faut pas, parce que la politique de la maison est de faire découvrir des vins d’un bon rapport qualité-prix. On peut même en déguster un certain nombre au verre, de manière à être en mesure si on le souhaite de choisir ses bouteilles à emporter par la suite. C’est donc avec une bonne bouteille de cava (et une petite carte explicative de ce produit) à 21$ (oui, vraiment, et taxes incluses!) que notre groupe de quatre filles a commencé sa soirée.
Toutefois, en raison des lois qui régissent le Québec, il faut manger au Cul-sec pour pouvoir consommer et acheter des bouteilles, donc nous avons jeté un coup d’œil au court menu proposé sur place, typique d’une cantine mais avec une twist à la Martin Juneau, c’est-à-dire avec des produits de saison et locaux. Finalement, nous avons goûté en entrée à un sympathique gravlax de saumon servi avec une petite salade de pommes de terre nouvelles, à de la délicieuse mozzarella de bufflonne, servie en toute simplicité avec des tranches de pain grillées recouvertes de tapenade et d’un peu de verdure, et à un succulent pâté en croûte comme sait si bien en faire le chef Juneau.
Crédit photo Sophie Ginoux
Crédit photo Sophie Ginoux
Les choses se sont un peu gâtées par la suite. Effectivement, j’ai adoré mon tartare de bœuf, parfaitement coupé au couteau et bien assaisonné grâce aux câpres utilisées dans son appareil. Par contre, les ribs servis avec une pomme de terre étaient peut-être tendres, mais manquaient de saveur. Constat identique pour le plat du jour de pintade, accompagnée elle aussi de pommes de terre cuites à l’eau, de petits lardons un peu fades et d’une sauce bourguignonne vraiment trop claire. Dommage, car tous les éléments de réussite étaient là. Mais peut-être sommes-nous tout simplement tombées un mauvais soir, cela arrive.
Crédit photo Sophie Ginoux
Crédit photo Sophie Ginoux
En dessert, nous avons commandé le sandwich glacé de Monsieur Crémeux. C’est-à-dire une boule de glace à la vanille encadrée par deux biscuits au chocolat. Rien de mémorable, mais honnête.
Donc, retenons avant tout de cette visite que le Cul-sec est un concept intéressant et novateur de caviste avec de bons rapports qualité-prix pour les vins et une petite offre gourmande qui mérite d’être constante pour devenir populaire… et vous permettre de ramener plein de bons vins chez vous!
Cul-sec
29, rue Beaubien Est, Montréal, H2S 1P7
514-439-8747
www.culsec.ca