Derrière La Bête à Pain, il y a avant tout un homme : Marc-André Royal, un chef que l’on a vu évoluer entre autres à L’Express et au club privé 357C. Il a succombé à l’art du bon pain et a fondé avec des partenaires dans le quartier Ahuntsic une boulangerie qui a rapidement fait parler d’elle, La Bête à pain. Et comme ce chef aime sortir des sentiers battus, en plus de proposer d’excellents pains et viennoiseries, son concept s’est enrichi de deux ailes de restauration : une à l’intérieur même de la boulangerie proposant des lunchs et, surtout, des brunchs très populaires; et une seconde, plus travaillée et accompagnée de bons vins, au restaurant Saint-Urbain tout près sur la rue Fleury.
Marc-André Royal lorgnait depuis un bon moment le secteur de Griffintown. Avec ses associés François Chevalier, Chantal Gervais et Annick Dufresne, il a attendu le moment opportun pour s’implanter dans ce quartier en plein développement. L’occasion s’est enfin présentée avec l’ouverture il y a moins d’un mois d’une nouvelle succursale sur la rue Young.
Comment renouveler le genre de la boulangerie, un secteur déjà très en effervescence depuis quelques années? Eh bien, en commençant par adopter un décor urbain qui emprunte certains standards à la restauration. La Bête à Pain de Griffintown est ainsi conçue sous forme d’aire ouverte, avec une cuisine visible des clients au comptoir comme de la petite salle à manger de 28 places. Une cuisine au centre de laquelle trône un superbe four Fringand, dans lequel on peut voir les artisans boulangers enfourner de bonnes choses tout au long de la journée. Cette simple vision donne faim dès que l’on rentre dans la boutique! Le reste du décor, signé par l’agence Paprika, est de son côté résolument urbain et industriel, avec des petites touches originales qui égaient l’espace, au même titre que la vaisselle recherchée sur les tables.
À toute heure du jour, du mardi au dimanche, on peut venir chercher ici de délicieux pains, viennoiseries et gâteaux, ainsi que des plats préparés, des charcuteries et des fromages. Une bonne idée pour les gens pressés ou qui ne veulent pas se mettre aux fourneaux en rentrant chez eux. Toutefois, s’il reste de la place en salle à manger, il serait dommage de ne pas s’attabler pour prendre un café accompagné d’une bonne chocolatine, d’un cannelé fondant ou d’un chou bien crémeux. Le choix de gourmandises sucrées ne manque pas sur place. On peut aussi petit-déjeuner sur place d’un granola maison affriolant, de brioches, ou encore pour les becs salés d’une tartine d’avocat ou de harengs fumés.
Une petite faim sur l’heure du midi? La Bête à Pain de Griffintown propose aussi des lunchs comprenant des soupes, des salades, des tatakis et des sandwichs traditionnels comme le jambon-beurre ou plus cochons comme celui au poulet croustillant. À noter, la sélection rigoureuse des produits, toujours frais et souvent bios, la présentation soignée des assiettes ainsi que la présence annexe d’une cuisine destinée aux pop-ups que Marc-André Royal réalisera avec des chefs invités et seulement 20 convives. Avec tout cela, on est vraiment, mais vraiment à des années-lumière de la boulangerie de nos aïeux, et on aime ça! La preuve en images, associée à une invitation à découvrir cette nouvelle Bête qui, je m’en doute déjà, connaîtra le même succès que sa consœur d’Ahuntsic. Une belle réalisation!
195, rue Young, Montréal
514.509.8937