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Montréal moderne: Montag raconte la ville en voix, sons et musique

Prouvant que les audioguides peuvent être beaucoup plus qu’une voix impersonnelle récitant des faits et des chiffres, le projet «  Montréal Moderne – Un portrait sonore » raconte l’histoire de l’architecture montréalaise du 20ème siècle, tout en entrevues et musique. Collaboration entre l’architecte Sophie Mankowski et le musicien et homme à tout faire Antoine Bédard (alias Montag), il apporte un regard frais sur les bâtiments d’une ville éclectique à travers la voix et musique de Bédard, mais aussi via de nombreux entretiens avec des architectes, journalistes, politiciens et historiens possédant un savoir pertinent sur la chose. Disponible en téléchargement web ou en location au Centre d’histoire de Montréal, Montréal Moderne est un 8$ bien investi qui nous fait sillonner le Vieux-Port et le centre-ville en nous racontant notre cité. Entretien sur le sujet avec un Montréalais pur et dur et touche à tout: Montag.      

 

Comment en es-tu venu à collaborer avec Montréal Moderne?
C’est l’architecte Sophie Mankowski qui a eu l’initiative de réaliser un audioguide sur l’histoire de l’architecture moderne. C’est après avoir entendu parler de ma musique qu’elle m’a contacté pour me demander si le projet de Montréal Moderne pourrait m’intéresser. Comme j’ai toujours adoré Montréal et son histoire, j’ai accepté l’offre immédiatement, sans vraiment comprendre à quel point le projet était ambitieux. J’ai également eu la chance d’entendre des centaines de minutes d’entrevues avec des architectes, des urbanistes et des historiens qui m’en ont appris énormément sur l’histoire de notre ville. J’ai été surpris d’apprendre, par exemple, que la tour de la bourse a longtemps été la plus haute tour de béton au monde ou encore que la Gare Centrale avait un bâtiment extérieur qu’on ne peut pas voir des rues avoisinantes. Quelques semaines après la sortie officielle de Montréal Moderne – un portrait sonore, je pense qu’on peut dire que le résultat de notre travail est un succès et tout indique que nous travaillerons ensemble sur d’autres projets du même genre dans un avenir pas si lointain.

 

Comment le processus créatif s’est-il déroulé?
De mon côté, c’est surtout le travail de montage qui a nécessité du travail et le défi a été de synchroniser le temps de la marche dans la ville avec le contenu audio. On a dû se pencher aussi sur « la voix » du guide, celle de la narration. Avec mes 7 ans de radio à CISM, mes 3 ans passés à Vancouver et mes vestiges de théâtre étudiant, je me suis senti d’attaque pour relever le défi de devenir la voix de Montréal Moderne, en français et en anglais. C’était d’ailleurs assez pénible d’entendre ma voix à longueur de journée! La musique, faute de temps, a été la dernière étape du projet. Si c’était à refaire, je m’assurerais que chaque composition soit vraiment en symbiose avec le cadre urbain. Heureusement, c’est le cas à quelques endroits dans le parcours, et ce travail de composition m’a donné envie d’explorer davantage les rapports entre l’architecture et le son. Je pense que Montréal Moderne est vraiment le fruit de la rencontre entre une architecte et un musicien, deux domaines différents mais pourtant intimement liés.

 

Quelle particularité de Montréal t’inspire le plus?
Depuis Montréal Moderne, c’est sûr que je regarde la ville différemment et j’ai donc envie de répondre à cette question par « la diversité de son architecture », qui est à l’image de son histoire et de sa population. Mais Montréal m’inspire pour bien plus de choses en commençant par ses habitants. C’est une chose qui saute aux yeux à mon avis: les gens de Montréal sont vivants, passionnés, beaucoup sont des créateurs dynamiques… même si on sent que les choses changent un peu ces temps-ci, peut-être à cause de la morosité générale du côté des affaires municipales.

 

Quels artistes influencent ton travail?
Encore une fois, la liste pourrait être bien longue. J’ai eu la chance de rencontrer plusieurs de mes idoles de la musique, des gens qui sont devenus des amis comme les filles d’Au Revoir Simone, Victoria Legrand de Beach House ou Owen Pallett. Je pense que je suis influencé par mes rencontres avec les autres musiciens plus que par leur musique elle-même. J’admire les gens qui ont une imagination complètement éclatée, qui sont ambitieux et je me sens privilégié de les côtoyer. Les artistes multidisciplinaires me fascinent aussi. Je pense à Pascal Grandmaison par exemple, qui peut passer de la photographie à la sculpture en passant par la vidéo, ou Gillez Weinzaepflen (Toog) qui est musicien et poète. Plus loin de moi et de notre époque, il y aura toujours une foule d’artistes qui vont, consciemment ou non, nourrir ma propre création et ils forment un ensemble carrément incohérent: Nico, Norman McLaren, John Whitney, Ray Bradbury ou Nina Simone.

 

Trois mots pour décrire Montréal :
Plurielle, laide et belle.

 

montrealmoderne.net | montag.ca

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