L'ex-Makeout Videotape est un cas. Dernier Montréalais à être source de hype indie à l'international, le ressortissant edmontonien s'impose d'emblée par son approche lo-fi et ses références plutôt inusitées. Oubliez Pavement, Sonic Youth ou les figures post-punk et synth-pop; monsieur emprunte plutôt à Steely Dan, Fleetwood Mac, Gerry Rafferty… Bref, des trucs résolument «non cool». Et il le fait relativement bien. DeMarco a le don pour les compositions à la vibe classique et les archétypes pop-rock. Il sait aussi donner une certaine couleur à ses élucubrations, de son chant las et marmonnant à ses sonorités de guitares maculées d'effets numériques d'une autre époque, en passant par l'atmosphère feutrée et intimiste de l'ensemble. Toutefois, on ne sait jamais trop si on a affaire à des chansons bien senties ou à des exercices cosmétiques, un pastiche visant à «faire différent». Ni si on a vraiment envie de réentendre les échos du pop-rock de Steely Dan, aussi sarcastiques soient-ils. Bref, Mac DeMarco joue sur l'ambiguïté, les grimaces. C'est tantôt divertissant, tantôt agaçant, mais chose certaine, ça ne fait pas un grand disque. Le 13 décembre au Il Motore.