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Une raclette, une pièce géniale et démente!
Crédit: Balthazar Maisch

Les Chiens de Navarre est un collectif français éclaté qui repousse les limites du théâtre. «Ce qu’on ressent très fort en voyant une pièce des Chiens de Navarre, c’est précisément ce désir comme gonflé à l’hélium de recharger la scène, de la boursoufler et de la faire par instants exploser.» Tanguy Viel

Et c’est tout à fait ça.

Ils présentent jusqu’au 26 septembre la pièce « Une raclette » à l’Usine C. Comment décrire ce que j’ai vu? Si le but de l’art est de nous confronter et de nous déstabiliser, je peux dire que c’est mission accomplie!

On entre dans la salle et les acteurs sont déjà sur scène. Ils interpellent le public, interagissent avec lui, et déjà, les gens rient. On assiste à des échanges cocasses avec les gens assis dans l’audience (j’ai quand même eu très peur d’être ciblée, je crois que j’aurais fondu de gêne!). C’est sympathique, souvent improvisé. On est témoin de fous rires, d’excès de colère, et j’ai senti le public déjà conquis, car il est complice.

Au bout d’une demi-heure, les lumières s’éteignent et la pièce débute. Et si on sentait déjà qu’on aurait à être sur le qui-vive, c’est à ce moment que ça se confirme. Ça commence simplement, une scène classique de gens qui se connaissent assez peu et qui se réunissent pour partager un repas. Très comédie française. Les rires dans la salle sont fréquents.

Crédit photo: Balthazar Maisch

Mais peu à peu, des éléments détonnent, et on décolle graduellement de la réalité. L’arrivée d’un chevalier en armure m’a fait rire aux larmes. On entre peu à peu en plein délire, et les moments de rigolades se muent de plus en plus en moments de malaise. Un malaise assumé et recherché. Par exemple, l’arrivée de la carotte perverse, qui viole littéralement l’une des convives, a été pour moi plutôt confrontant. 

Crédit photo: Balthazar Maisch

Je pourrais essayer de conceptualiser tout ce que j’ai vu, de rechercher le sens derrière les scènes, d’en dégager des thématiques. Mais je suggère fortement d’aller voir la pièce en gardant l’esprit grand ouvert, sans essayer de trop intellectualiser. De toute manière, même si la pièce est construite sur un certain canevas, il est assuré que vous n’assisterez pas à la même chose que moi.
Je vous conseille donc d’aller vous faire votre propre idée. Mais faites vite, il ne reste que peu de temps!

Une raclette sera présenté à l’Usine C jusqu’au 26 septembre 2015

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