« Oh, ce piano est tellement vieux, mademoiselle que ça ne vaut plus la peine de le tuner. » C’est ce que me dit Osman Koulenovitch, quand je souris devant la pièce d’art posée contre le mur. C’est que, voyez-vous, ce piano a de l’histoire.
Jusqu’en 2002, alors qu’il était situé sur la rue Clark, le très fréquenté Café Sarajevo était devenu le salon des Montréalais de toutes les origines, un lieu culte du Quartier des spectacles. « Quand j’ai vendu, c’était la tristesse. Et le tapage médiatique a été si fort que j’ai promis que j’en ouvrirais un autre. »
M’y voici, en plein coeur de la Petite Italie. L’endroit est plus grand, il offre des snacks bosniaques, et surtout, des soirées-spectacles toujours aussi diversifiées. « C’est difficile de refaire un endroit aussi charmant. C’est comme aimer la femme de sa vie et la perdre; toutes les autres ne représentent plus rien. »
Mais l’homme philosophe a ce besoin increvable de bouger, et il est heureux de ce nouveau défi. Pour ma part, je sais que je n’ai pas connu l’« autre époque », mais je trouve qu’il a beaucoup beaucoup de charme, le Sarajevo prise 2. Et il continuera, si on le veut bien, à former des p’tits Patrick Watson.
Musique tsigane le vendredi et samedi.
Jazz manouche le dimanche.
Café Sarajevo
6548, St-Laurent, Montréal | 514.284.5629