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Tuyaux concerts: Charlotte Gainsbourg, Méta Gruau et The Terror Pigeon Dance Revolt!

Chaque année, à la fin de l’été, je rapporte plusieurs bons souvenirs du Festival de musique émergente de Rouyn-Noranda. J’en laisse volontairement quelques-uns de côté quand vient le temps d’en faire le résumé dans les pages du NIGHTLIFE, généralement parce qu’ils sont trop trash et/ou futiles.

En voici un: il y a deux ou trois ans, à la toute fin du festival, une voiture ramenait gentiment ce qu’il restait de moi et de quelques musiciens vers l’aéroport, pour que nous puissions rentrer à Montréal. Shows et feu de camp obligent, la nuit avait été dure, pour ne pas dire inexistante. Je tentais de participer aux conversations dans l’auto, mais tombais systématiquement dans les bras de Morphée aux cinq minutes. Quand le blabla me les faisait rouvrir, je voyais deux visages qui s’esclaffaient en voyant mon air un peu, euh, amoché: celui de Bloodshot Bill et celui de Matt Verta-Ray de Heavy Trash, deux invités du festival qui rentraient eux aussi.

Voilà comment on sait qu’on s’est trop amusé: quand un dude qui joue avec Jon Spencer dans un groupe qui s’appelle Heavy Trash se moque de nous!

C’est avec ce souvenir empreint de fierté et d’embarras que je retournerai les voir ce jeudi, 22 avril à la Sala Rossa. On a l’habitude de danser ferme en les entendant, mais cette fois on pourra chanter, en plus: Midnight Soul Serenade, leur plus récent album, a une saveur très années 50 qui lui confère un côté étonnamment pop. Ne manquez pas la première partie: Eddy Blake & the Honkytonk Heartbreakers, c’est le groupe d’Eddy Blake (duh) des United Steel Workers of Montreal. Le monsieur est un contrebassiste hors pair, un chanteur doué et un showman qui a tous les réflexes rockabilly qu’il faut.

Parlant de chant et d’embarras, la même soirée du 22 avril risque de débuter avec un peu de ça au Cabaret Juste pour rire, où Chinatown effectue sa rentrée montréalaise. Qui dit concert de Chinatown dit fredonner comme une fillette au son de Bateau de querelle, Pénélope, La Vrille et autres tubes irrésistibles. Mine de rien, c’est gênant de voir tous ces airs inquiets autour de soi quand on ouvre les yeux. Les bonnes chansons, ça peut faire des dommages. Tout ça, c’est évidemment si vous n’avez pas déjà vos billets pour le lancement des très attendus Plants and Animals à La Tulipe.

Dans la grotte de Charlotte
Pour tout dire, j’ai trouvé le dernier Charlotte Gainsbourg un peu plate. Beau, bien fait et tout, mais trop froid et calculé pour vraiment y entendre des vibrations, de l’inspiration. Je persiste aussi envers et contre tous à penser qu’à ce stade-ci de sa carrière, Beck (qui a réalisé le fameux IRM et composé toute la musique) doit une fière chandelle au tandem britannique Broadcast pour ses idées.

Cela dit: de la visite rare est de la visite rare et qui sait, peut-être la demoiselle en a-t-elle en-dedans. Peut-être fera-t-elle un cover-surprise de Fight Fire With Fire de Metallica. Que sais-je. J’aime vérifier mes hypothèses par moi-même et aussi me laisser surprendre, aussi suis-je curieux de voir ce que la demoiselle vaudra sur le stage de l’Olympia, les 23 et 24 avril.

Le 23, il pourrait être agréable, après Charlotte, de recevoir un camion en pleine face. On s’en va donc à l’Escogriffe pour entendre le singulier trio local Méta Gruau célébrer le lancement de son goûteux premier disque, Tendre et mauve. À moins que vous ne soyez plutôt du genre à planer sur les vapeurs illicites, dans lequel cas le rock psychédélique lourd de Dead Meadow sera votre ami au Club Lambi.

Le 24, pour danser et aimer naïvement la vie, il y a The Terror Pigeon Dance Revolt! au Friendship Cove. Un tapon de New-Yorkais qui se promènent avec des costumes, des toutous, des rythmes dansants et un album intitulé I Love You. I Love You. I Love You and I’m in Love With You. Have an Awesome Day! Have the Best Day of Your Life!. Si ça ne donne pas quelque chose d’au moins un tant soit peu divertissant, on peut tous vendre nos possessions et aller rejoindre les krishnas, puisqu’on ne peut plus croire en rien.

Quelques étoiles locales se font également aller le même soir: Pierre was an Outsider (un side project grunge de Joel Vaudreuil d’Avec pas d’casque) à la réserve Phonique (8540 de l’Esplanade), Gatineau au Divan orange et Oromocto Diamond à l’Escogriffe.

Le 27 avril, les responsables d’une des très bonnes nouveautés rock du moment seront des nôtres au Green Room. Il s’agit de Harlem, un trio qui n’a rien à voir avec le quartier new-yorkais du même nom et qui provient plutôt d’Arizona. Son album s’intitule Hippies et, là encore, il y a fausse piste: son rock vaguement garage et mélodique à souhait n’a rien de rétro ni de peace & love. Trompeuses, les apparences.

L’incontournable?
The Terror Pigeon Dance Revolt!, le 24 avril au Friendship Cove avec The Shakes et Superfossilpower.

 

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