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Victime de la porn: faking is caring
Je me souviens de l’odeur de sexe. De vrai sexe. Sa peau encore un peu moite. Son coeur en mode rattrapage. Sa petite lèvre (de bouche) qui tremble. Ses frissons qui font siffler l’air entre ses dents. Sa chair de poule. Son sourire mou de fille comblée. Son « je n’en peux plus » pas très convaincant. Jamais je ne m’étais senti aussi homme que durant cette nuit (et sans me vanter, une bonne partie du matin aussi).

Tu veux m’enlever ce souvenir-là? Vraiment?

Chaque fois que je jase porn avec une fille (sauf peut-être avec ma mère), elle ne peut s’empêcher de dénoncer un truc : la pornstar dans le film qui semble jouir de tous ses orifices aux quatre secondes, elle fait semblant. « C’est impossible de venir comme ça. »

Pas si vite, bébé.

Si j’accepte l’hypothèse qu’il est impossible qu’une fille jouisse autant, j’accepte du même coup que mes meilleurs souvenirs de nuits torrides sont faux. Souvenirs qui représentent non seulement 90% de mes meilleurs moments à vie, mais aussi 90% de mon ego de mâle.

Tout ça n’aurait été que de la grosse naïveté épaisse?

Parce que lorsque c’est arrivé dans mon lit, moi, j’ai mordu solide. J’ai marché le chest bombé pendant deux bonnes semaines. Je me suis trouvé hot, homme, satisfaisant. Après tout, ce n’est même pas mon métier. Je ne suis qu’un amateur, je ne fais rien de spectaculaire. Il m’arrive même de prendre une pause au beau milieu pour éviter la crise cardiaque (ou encore cette foutue crampe au mollet).

Et admettons que c’est fake, est-ce si mal que ça? La lutte aussi c’est fake et ça reste tripant à regarder, non? Ok, mauvais exemple.

Je suis prêt à concéder que les pornstars beurrent un peu épais (pas de mauvais jeux de mots, s.v.p.), mais honnêtement, qui ne le fait pas? À ce que je sache, personne ne réveille ses voisins en se branlant tout seul. À part peut-être les fans de sybian. Généralement, on se fait plutôt discret en solo, et on en rajoute lorsqu’accompagné. Tant que ça ne sonne pas comme de la porn mal doublée à Super Écran, c’est quoi le problème? C’est une forme d’encouragement. Un témoignage d’affection. Une façon que ça aboutisse quand c’est parti pour s’éterniser.

Si tu ne triches pas au moins un peu, c’est que tu n’essaies pas assez fort.

Je n’y peux rien, j’ai besoin de croire au concept de la fille à l’orgasmie facile. Je suis prêt à concéder l’existence du g-spot ou des femmes-fontaines (c’est juste messy). La taille de mon ego est proportionnel au nombre d’orgasmes bruyants que je peux provoquer. Donc envisager un futur avec une fille qui peak en respirant un peu plus fort? Je n’y crois pas.

C’est au moment où l’on triche pour le beau que l’on est artiste. (Max Jacob, L’Art poétique)

 

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