
Si j’étais J Lo, je serais encore pire que la vraie.
Tant qu’à être une diva, j’irais à fond et je cesserais au moins de prétendre que je suis encore une femme comme toutes les autres, Jenny from the block, proche du petit peuple et humble, star de comédies romantiques où je suis donc simple et ai donc de belles valeurs de respect des toutounes et de l’importance du dur labeur. De toute façon, sérieusement, qui croit à ça? Femme comme toutes les autres my ass! Parlant de ass, une femme normale assurerait-elle son cul pour dix millions? Non. Moi, je serais diva à fond. Je renverrais ma PA parce qu’elle aurait raconté à sa grand-mère, durant un souper de Pâques, que j’ai pété une fois en 2002.
Dans ma loge, je demanderais 250 serviettes de soie sauvage blanches, 300 bouteilles d’Evian en cristal, douze eunuques, trente perroquets Albinos des îles Caiman et une chaise roulante équipée d’un respirateur artificiel et d’un soluté de jus d’embaumeur pour accommoder Mark Anthony quand on le dé-momifie lors de ses apparitions publiques, histoire de le faire survivre artificiellement à l’extérieur de son cryogénisateur Montgomery Burns 2000.
J’appliquerais mon lipstick encore plus haut au-dessus de ma ligne de lèvre naturelle, ramenant ainsi en vogue le look Sonia Benezra. Tout le monde est donc beau avec du rouge à lèvres brun sur toute une moitié de la face.
Si j’étais J Lo, par contre, je pense pas que je resterais avec mon vieux mari sec qui ressemble au bonhomme de Tales From the Crypt. Si tu souffles dessus, il s’effrite et ça reste collé dans mon wet look. C’est certain que c’est pratique quand je manque d’eye-liner blanc, il me suffit de tremper un pinceau dans de l’eau et de le glisser contre sa peau. Idem pour le fond de teint, la poudre à fesse de bébé et le talc pour me squeezer de force dans mes suits de lycra avec une seule manche. Pratique, à défaut d’être beau.
Si j’étais J Lo, je continuerais de vivre dans le déni et de me trouver sensuelle et magnifique, bien que je ressemble à l’enfant illégitime de Joan Rivers et Rocky Dennis qui en serait à son douzième lifting. Je strutterais mon stuff dans des pantalons blancs skin-tight et j’écouterais tellement pas D-Listed quand il me dit, plein de sagesse: "Earth to J Lo: You are NOT Raquel Welch"
Si j’étais Jennifer Lopez, vous vous prosterneriez tous à genoux, vulgaires mortels. Now go get me a glass of Dom Perignon Rosé et il est bien mieux d’y avoir un gigantesque diamant dans le fond.