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Caribou: mise à niveau

On a vu l’argent ramollir bien des ferveurs, dévier bien des trajectoires, mais dans le cas du musicien électronique ontarien Dan Snaith, alias Caribou, les gains financiers pourraient bien avoir été une bénédiction pour sa vitalité artistique.

En 2008, Snaith a remporté le convoité prix Polaris, équivalent canadien du prix Mercury, attribué au meilleur album lancé durant l’année au pays, pour Andorra, son quatrième album. La distinction venait avec une somme de 20 000$. Plutôt que de l’investir dans une voiture de luxe ou un ranch (quoique 20 000$, c’est assez peu pour ce genre d’usage), Snaith s’en est plutôt servi pour affiner son arsenal de production musicale, approfondir ses recherches sonores et blinder son prochain opus.

Swim, paru le 20 avril sous étiquette Merge, est le résultat de cette refonte. Sur ce cinquième effort, il a dit chercher à développer un vocabulaire qui lui est propre, par opposition aux brassages psychédéliques plus nonchalants et chaotiques de ses albums précédents, de même qu’un son plus liquide, moins métallique. Une mise à niveau qui comprend aussi une reconfiguration de ses prestations live, censées dorénavant inclure davantage de manipulations sonores en direct.

Pour Swim, Snaith s’est payé la totale en recrutant Jeremy Greenspan (Junior Boys) et David Wrench (Julian Cope) au mixage, de même que les contributions de Luke Lalonde (Born Ruffians) au chant et de quelques invités aux cuivres (saxophone, trombone) et instruments à vent (clarinette basse, flûte…).

Il s’agit certes de son effort le plus opulent jusqu’à maintenant, tant au niveau des orchestrations que de la production, qui est dense, léchée et scintillante. Il s’agit aussi de son plus accessible. Sun, par exemple, démontre une valeur pop tout en laissant se laissant porter par une rythmique techno, au centre d’un tourbillon de vapeurs psychédéliques. Ailleurs – sur Kaili, par exemple – Snaith arrive à laisser transparaître sa facette jazz à travers un mélange semblable.

Aujourd’hui établi à Londres, en Angleterre, Snaith s’est d’abord fait remarquer avec les albums Up in Flames et Start Breaking my Heart, en 2001 et 2003, respectivement. Il portait alors le pseudonyme de Manitoba, qu’une menace de poursuite par un chanteur punk du même nom l’a forcé à changer, en 2004.

Caribou
5 mai | La Tulipe
4530, Papineau
avec Toro y moi
www.caribou.fm

 

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