En apprenant que Dan Snaith avait investi une partie de la bourse de son prix Polaris, remporté en 2008 pour Andorra, dans son arsenal live et pas juste dans la production de son nouvel album, Swim (en passant, les paris sont ouverts à savoir s’il l’emportera aussi cette année), je m’attendais à ce que le nouveau concert de Caribou soit plus synthétique, électronique. Ses relationnistes parlaient d’une prestation comprenant des manipulations sonores en temps réel…
Eh bien, s’il y a manipulations sonores, elles sont discrètes, voire imperceptibles. C’est, au contraire, un concert très organique, voire rock, que Snaith et ses associés ont donné, le 5 mai à La Tulipe.
On ne s’en plaindra certainement pas! Entouré d’un bassiste, d’un guitariste et d’un batteur, tous également affublés de claviers tandis que lui-même allait et venait entre les percussions, les synthés, le chant et la guitare, Snaith a su rendre le matériel de Swim (ainsi que quelques plus vieilles chansons) avec toute la vigueur qui lui revenait. C’était loud à souhait!
Les moments forts ont été les mêmes que sur Swim: la funky «Odessa» et sa mélodie accrocheuse, «Sun» et son incantation projetée dans un tourbillon d’écho, «Kaili» et son refrain sensible… Ce que les pièces perdaient en subtilité, dans leur transfert vers la scène, elles le gagnaient en amplitude et en énergie. Le jam psychédélique instrumental de «Bowls», au dernier tournant, a marqué l’apogée: version allongée, rembourrée de montées de tension et de débordements sonores de toutes parts… Psychédélicieux!
Ne manquait que la sous-estimée «Brahminy Kite» – un bjou pop, extrait de The Milk of Human Kindness (2005), qui annonçait presque l’équilibre la symbiose entre rythme et mélodies réalisée avec Swim – et on aurait pu parler d’un concert parfait!