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Les Pieds dans la marge: l’importance de finir ça en beauté
La série télé Les Pieds dans la marge tire à sa fin. Ouais, je sais, moi aussi j’ai fait un "Nooooon!" strident quand j’ai su.

Mise en contexte rapide: Les Pieds dans la marge est une émission hebdomadaire diffusée tous les samedi à Radio-Canada. Ce qui la rend awesome? C’est une émission jeunesse destinée aux ados de 14 à 18 ans, mais dont la qualité de la structure et l’humour présents dans chaque épisode ont littéralement fait exploser le créneau, et l’émission est appréciée autant par les enfants, les ados que les adultes.

Chaque émission se veut une leçon de vie, mise en exercice par les trois gars sous forme de défis parfois surréels, et entrecoupés de sketches désopilants.

La quatrième et dernière saison a déjà le vent dans les voiles, et comme ici à Nightlife on est des fans assidus de l’émission, on a voulu rencontrer les trois garçons afin d’en savoir plus sur leur travail, sur ce qui les fait tripper, et surtout sur la forte amitié qui semble les unir. Je me suis donc sacrifiée and I took one for the team. Grosse job sale, hein?

C’est donc par un lundi frette et ensoleillé que j’ai rencontré Jean-Sébastien Busque et Félix Tanguay (Mathieu Pichette, le troisième, a eu un empêchement), dans un café.

C’est drôle, un des trucs qui se remarque facilement dans l’émission, le lien d’amitié qui semble unir les trois gars, est aussi quelque chose qui se remarque en personne. Jean-Sébastien et Félix sont sur la même longueur d’onde, ils sont détendus ensemble, blaguent, se renvoient la balle, complètent et résument les réponses de l’autre. C’est qu’en fait ils sont amis et collègues depuis plusieurs années déjà: "JS et Mathieu ont fait de la télé communautaire pendant longtemps à Sudbury", dit Félix," et on est tous passés par l’émission Volt à TFO. Avec les Pieds ça fait 6 ans qu’on travaille ensemble."

Comme je le mentionnais plus haut, l’émission a rapidement transcendé le créneau jeunesse. Il y a en effet quelque chose d’universellement drôle dans le fait de regarder un gars se faire tatouer une fesse sans savoir ce que ce sera, de voir trois gars en shape standard participer à un concours de bûcherons ou bien de voir une tentative de lancer une poutine dans l’espace (une Spoutine, oui) réussir.

"Dès le départ on voulait faire une émission qui nous allume nous, qui nous fait tripper", me dit Jean-Sébastien.
"On se disait aussi que les adolescents, ils veulent écouter des émissions pour adultes. Donc on leur a fait une émission pour adultes mais sans faire exprès d’avoir des personnages dans une classe de secondaire. On essaie de faire des trucs qui plaisent à tout le monde, mais on ne s’est jamais fait de compromis. On a fait une émission qui nous convenait et qu’on trouvait drôle", de renchérir Félix.
"On est très inclusifs aussi et c’est une de nos forces. On s’est beaucoup fait dire : « Vous êtes la seule émission qu’on écoute en famille. Je ne vois jamais mon garçon mais le samedi, je peux m’asseoir et partager quelque chose avec lui", ajoute Jean-Sébastien.

 

Quatre saisons, quatre auteurs et un truck de Gémeaux

La structure des Pieds dans la marge est maintenant rendue célèbre, et des personnages comme Pierre-Paul Paquet, Les Gars, le Résolvateur sont devenus rapidement les préférés de bien des gens. Avec une telle formule, je me demandais comment se déroulait le processus de création et d’écriture. Le secret, c’est qu’en plus des trois mousquetaires, il y a un quatrième auteur.

"On est quatre à écrire. Y a Barclay Fortin qui était auteur pour La Revange des nerds, qui travaille avec nous depuis la première saison. On commence toujours par une session de brainstorm, on pitche des idées. Ensuite y a une personne qui prend les idées et qui fait un synopsis. Une fois approuvé par la prod, on travaille sur l’idée pour la renchérir", m’explique Jean-Sébastien.
"La création se fait à quatre et le travail d’écriture se fait par une personne. Mais on travaille souvent en équipe", me dit Félix. "Nos Archives Présentent, c’est souvent moi et Mathieu. On s’installe avec des cassettes et on en écrit une couple. Barclay et Mathieu écrivent Pierre-Paul Paquet pas mal tout seuls ensemble. C’est leur personnage, y a des traits de personnalité des deux gars dans ce personnage! La plupart du travail se fait à quatre,  pis ça va bien. En six ans, y a jamais eu de chicane!" conclut-il.

Avec tout le fun qu’ils ont eu à écrire et produire les Pieds, Jean-Sébastien et Félix se sentent tout à fait en paix avec la fin de l’émission. Pas de regrets, pas de trucs non-réglé, tout est bien qui finit bien. "Avec la liberté qu’on a eu, si on voulait faire de quoi, on le rentrait dans le concept!", s’exclame Félix.
"Prendre une grue, soulever un char pis écraser une laveuse avec? Je l’ai fait!", ajoute Jean-Sébastien.

Et avec 80 émissions, il y en a eu des projets fous. Ça faisait cliché, mais je savais que vous vouliez savoir, donc je leur ai demandé s’il y avait un épisode en particulier qu’ils gardaient dans leur coeur.

"J’en ai un que je garde sur mes fesses!", me dit Félix en riant. "Celui ou Mathieu m’a tatoué une fesse!"

  "Y en a un qui m’a marqué parce que j’y ai mis beaucoup de moi. Dans la saison 2,  le ballon dans l’espace. J’avais pas trouvé personne pour nous conseiller. On a envoyé une caméra vidéo et un appareil photo à plus de 29 km d’altitude, on a réussi à les récupérer dans le fin fond des bois. Pis les images sont écoeurantes! C’est vraiment tout un exploit. Quand on a montré les photos, tout le monde pensait qu’on les avait piquées à la NASA!", raconte Jean-Sébastien.

"Tout le monde capotait et se disait WTF qu’on a été capable de prendre des photos de même!", ajoute Félix.

Toute cette folie et cette intrépidité leur a valu au fil des saisons une trâlée de prix dont plusieurs Gémeaux (au moment de l’entrevue, ils n’étaient pas certains du nombre exact de Gémeaux reçus en tout, c’est dire!).

Ils sont cette année nominés au Festival international de la Télévision de Banff dans la catégorie Jeunesse-Francophone, de même que pour un Prix Excellence de l’Alliance pour l’enfant et la télévision.

Et l’avenir? Le futur dans tout ça, il est ou? Y a-t-il une vie après LPDLM?
J’pense que oui. En fait, Jean-Sébastien et Félix m’ont confié qu’ils avaient déposé un projet de nouvelle émission, de type variétés, une sorte d’hybride des Pieds, mais cette fois-ci réellement destinée à un public général. Ils attendent maintenant la réponse.

Musique, sorties et slap-bedaine

Des garçons qui sont aussi sympathiques à la télé qu’en personne, ça donne un peu envie d’être dans leur gang. Et ça donne aussi envie de leur demander ce qui les fait tripper dans la vie de tous les jours.

Dans la série, la musique occupe toujours une place importante, et les gars sont fans de plusieurs bands locaux.

Par exemple, la musique d’ouverture, les "pa pa pa pa pa" hurlés sur des gros riffs gras, a été composée par les Marmottes Aplaties (post break-up, oui!).

"Moi je suis un fan des Marmottes, explique Félix. " Je voulais une vraie toune avec un vrai band, pas Chose Bine avec un keyboard. C’est cool, ça été comme une réunion des Marmottes Applaties, qui n’existaient plus, et ils ont enregistré notre toune ensemble".

"Moi en ce moment je suis dans Radio Radio. Je suis aussi un fan de Kid Koala, j’aime son côté assemblage musical, me dit Jean-Sébastien. "C’est un peu comme  je pense dans ma tête! Girl Talk aussi, qui est ben mash-up. Chui un gars ben mash-up!"

Félix pour sa part est un gros fan de Yesterday’s Ring; "J’vais tout le temps voir leurs shows".
Et le dernier show qu’il a vu? "Emilie Clepper au Verre Bouteille. Ah oui et Fred Fortin. Ces temps-ci je suis un peu autiste, j’écoute en boucle son dernier album".

Et what about leurs restaurants et bars préférés?
"Moi je trippe soupes tonkinoises, dim sum", dit Jean-Sébastien "Et l’Anecdote pour les burgers, ouais on va régler ça tout de suite!’ ajoute-t-il.

"Et moi je suis tout le temps au Pain Perdu", dit Félix.

J’avais entendu dire entre les branches que les gars aimaient le party. En fait, n’importe qui peut le deviner. À voir l’énergie qui les anime dans leur émission, je me sentais en droit d’assumer que leurs partys devaient êtres assez épiques.

Toutefois, les gars ne sortent pas tant dans les bars. "On aime aller chez le monde. Chez Félix, c’est LA place à soupers et à partys", explique Jean-Sébastien. "On met de la musique, on se fait un BBQ avec des amis, on fait le party sérieux", continue-t-il. "On est pas méchants, mais on aime ça quand ça brasse!", finit Félix.

Quand ça brasse, hein? Moi j’avais entendu parler d’un de leurs jeux de party qui s’appelle slap-bedaine. À la seule mention du nom, les gars se sont esclaffés bruyament, moitié crampés, moitié gênés d’avoir à expliquer ce que c’était. Mais tsé, on a tous des histoires de party niaiseuses!

"C’est qui donne reçoit, et ce que tu donnes ou reçoit, c’est une claque sur la bedaine. Le but c’est de faire une marque, une belle forme de main, rouge ou rose. Des fois ça vire rough et ça donne des vaisseaux pétés, m’explique Félix. "Ça rassemble! Ça fait quelque chose auquel tout le monde participe, même si c’est vraiment niaiseux!", continue-t-il.
"Et ça part toujours avec de la téquila!", ajoute Jean-Sébastien.

Slap-bedaine, moi j’aime l’idée! Pas parce que je danse sur du Bollywood de façon grotesque après 3 shooters dans les partys Nightlife et que je n’ai donc pas le droit de juger.

J’aime ça parce que je trouve ça rassurant en un sens, de voir que les gars sont authentiques autant dans leur émission que dans la vraie vie.

Tout fitte.

 

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La dernière saison des Pieds dans la marge est diffusée les samedi à 18h30 à Radio-Canada.

Vous pouvez regarder les épisodes antérieurs sur le site officiel ou bien sur Tou.tv.

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