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Passion Pit: le temps des sucres

C’était l’été dernier au beau milieu du mois d’août, lors d’une de ces soirées d’été où il plane quelque chose d’électrique dans l’air de Montréal, dans une Sala Rossa transformée en fournaise où tout le monde chantait les refrains pop synthétiques de Passion Pit («Look at me, oh look at me / Is this the way I’ve always been / Oh no-oh-oh-oh»), bras dans les airs, visage en sueur, sourire aux lèvres.

C’était business as usual pour le groupe originaire de Cambridge ou on a effectivement vécu un petit moment spécial ensemble? «Tous les shows ne sont pas aussi extatiques, convient Ian Hultquist (guitare et claviers), mais on joue souvent devant des foules excitées et énergiques.»

On se doutait bien que le groupe allait revenir nous chanter la pomme, mais on ne pensait pas devoir attendre si longtemps. Durant la dernière année, Passion Pit a dû apprendre à faire résonner ses chansons sur des scènes plus vastes. «Ça nous a pris un petit moment avant de trouver une façon de bien remplir l’espace sonore. Il n’y a pas de changements majeurs, mais on a retouché les arrangements. Je me suis retrouvé à jouer plus de guitare et moins de synthé et ça fait mon affaire puisque je suis guitariste avant tout. On est le genre de groupe qui réévalue constamment le rendu scénique. On tient à ce que ce soit optimal.»

Un amour de pop
Quand on a découvert Passion Pit – avec le EP Chunk of Change en 2008 – le premier groupe auquel on a pensé, c’est MGMT. Même attirance envers la pop doublée d’une attitude de petits farceurs. Avec son dernier album plus long à apprivoiser, MGMT a montré qu’il avait besoin de prendre ses distances devant cet ascendant pop. «Je pense que les gars de MGMT n’étaient pas en paix avec les raisons pour lesquelles ils ont acquis la popularité que l’on sait. […] J’ai l’impression qu’à un moment, ils ont voulu échapper à l’image que les gens s’étaient faite d’eux.» On espère juste que Passion Pit ne nous fera pas le même coup. «Rassure-toi, on aime beaucoup trop la pop pour s’en éloigner. Ça va devenir plus direct; je me rends compte que le métier est rentré et que le songwriting de Mike (Angelakos, chanteur et fondateur du groupe) a évolué. Il a même écrit quelque chose avec Nelly Furtado dernièrement… On s’arrange juste pour pas que ça devienne trop cheesy. On veut pas non plus s’écœurer nous-mêmes.»

Derrière la synth-pop impulsive du combo et ce glaçage de sucre candi se cache un bonbon noir qui fait grimacer. L’ambivalence entre textes tourmentés et musique joyeuse crée un équilibre étrange – qui fonctionne. « Absolument. Et c’est une des raisons pour lesquelles on aime autant la musique pop, qui n’est souvent qu’une façade. Les meilleures chansons populaires sont nées d’histoires déchirantes et terriblement déprimantes… Un masque souriant sur un visage éploré; voilà notre vision de la pop.»

Passion Pit
12 juillet | Le National
1220, Sainte-Catherine E.
avec Woodhands
www.passionpitmusic.com

 

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