
Maintenant le hockey terminé, la température a enfin repris sa place dans nos sujets de conversations préférés. C’est à se demander où nous en serions aujourd’hui, en tant que société, si ce n’était de cette chose qui nous rassemble et nous garde unis. Dans un chaos social le plus total, sans doute; en train de s’entre-déchirer à propos d’Occupation double.
Certains voient la chaleur ambiante comme un obstacle aux activités, une incitation à la flânerie. J’y vois pour ma part une invitation aux sorties et aux rassemblements (tant qu’il y a des vêtements suffisamment absorbants et un bâton de déo en état de marche dans la garde-robe, bien sûr… Sinon, de grâce, retournez à l’option 1). À température extrême, comportements similaires. Cela fait ressortir ce qu’il y a de plus imprévisible en nous; le fou, le paisible, l’allègre comme le méchant. Ça nous rend sauvages.
Quel meilleur timing pour aller danser au son de Sharon Jones & the Dap-Kings? La femme forte du soul et ses jeunes disciples funky vont secouer les brûlots de leur nouvel album, I Learned the Hard Way, ce mercredi 26 mai, au National. Oui, ça va être suintant, intense, voire souffrant, mais on ne manque pas la messe pour une migraine. Sinon, on fait pleurer le petit Jésus.
Entre l’ombre et la lumière
Jeudi, 27 mai, pour un peu d’ombre sonore, les incontournables post-rockeurs japonais de Mono reviennent faire leur visite biannuelle à la Sala Rossa, avec leurs frères de son de The Twilight Sad en première partie. Pour qui cherche plutôt à maintenir l’ambiance fébrile de la veille, direction Club Lambi: Sunny Duval, soldat inébranlable de la scène locale, ayant joué avec un peu tout le monde (dont les Breastfeeders, Le Nombre, les Frères Rivaux, alouette), y lance son nouvel opus, Sein noir, sein blanc, prestation à l’appui.
Vendredi 28 mai marque la première édition des soirées Thermal Times, au Divan orange. Il s’agit d’un événement mensuel parrainé par le label local du moment, Arbutus Records, mettant en vedette ses poulains ainsi que leurs amis. Sur scène pour la première édition: la mystérieuse Claire Boucher, alias Grimes (qui a lancé durant l’hiver un excellent premier album gratuit), les protégés de Fixture Records, Cresting, ainsi qu’Agor (membre des excellents Blue Hawaii, qui viennent eux aussi de lancer un premier album gratuit) en prestation solo.
Samedi 29 mai, la danse (ou un mouvement ondulatoire similaire) est la seule option. Il y a encore moyen de choisir le type, cependant, dans un registre allant de «pris dans la mélasse» à «groovant» (eh oui, l’administration Tremblay proscrit désormais les frétillements à plus de 120RPM). Le Belmont reçoit la visite de Ross Birchard, alias Hudson Mohawke, qui vient présenter sa vision déconstruite du synth-funk des années 80. Attendez-vous à une sorte de Chromeo postmoderne. Hovatron et Lunice ouvrent le bal.
Un peu plus haut, à la Sala Rossa, il y a le hip-hop déglingué, «J Dilla-esque» du Torontois Slakah The Beatchild, qui est l’invité de la soirée The Goods, en compagnie d’Ebrahim et de Tingsek. Et un peu plus bas, il y a le reggae de la formation locale Inword, au Divan orange.
Dimanche, 30 mai, il y aura peut-être moyen d’accélérer la cadence des déhanchements, au Salon Daomé. Stimming, maître de la house minimale, est de passage pour un set live.
Une semaine avec finalement très peu de pop. Si le manque se fait sentir, il y a moyen d’en recevoir une dose de bon goût, mardi le 1er juin, au Divan orange. La jeune formation locale GIRL (à ne pas confondre avec la formation californienne Girls) y entonnera son indie-pop poing-en-l’air, sur mesure pour les fans des Killers, avec l’intéressant combo Our Book and the Author à ses côtés.