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Le Dirt: si j’étais Ima

Si j’étais Ima, je m’arrangerais pour marier un latino. Peut-être qu’avec son aide, je trouverais le minimum de soul que ça prend pour faire des covers de musique latine et avoir, pour faire changement, plus de groove qu’un p’tit gâteau Debbie.

 

Qui sait, à coup de plats épicés, il me pousserait peut-être une réelle personnalité, et ça changerait d’avoir la profondeur d’une annonce de Banana Republic dans le magazine Cool!. Qui sait, au contact de quelque chose de réellement exotique, je pourrais développer mon propre style et composer de nouvelles chansons au lieu de coverer pâlement Dalida.

Le showbiz québécois a toujours besoin de plus de ballades plates à la Lynda Lemay avec deux accords de guit et des émotions du quotidien. Apparemment, le monde ne se tanne juste jamais d’entendre les histoires plates de monde plate chantonnées sur des mélodies plates. Je sais pas comment ils font la différence entre une toune et l’autre, ou un chansonnier et l’autre, mais bon. Mystère.

Y’a même un dude de Star Académie qui va faire un album de covers de Garou. Je pense que ça prouve mon point.

Si j’étais Ima, donc, je marierais un latino. Décidons qu’il sera…. Cubain. Cubain, quétaine, avec une barbe design et des v-necks blancs. Et des jeans faussement usés. Et des shoes pointus en croco taupe. Juste pour vous mettre en contexte.

Idéalement, il serait riche, aussi. Comme ça, je pourrais me payer des vidéoclips qui valent plus que les vingt-deux piasses que j’ai donné à ma petite nièce pour qu’elle me filme devant le green screen dans mon sous-sol pour ensuite y glisser un diaporama de shots de plage pris dans les échantillons d’images de Windows et du glitter rajouté à Paint pour un brin de féérie.

Il pourrait aussi m’acheter une robe qui n’est pas aqua en lycra à une seule manche, une teinture qui ne vient pas en boite, un spray-tan qui n’était pas en rabais dans un knockoff de Dollarama de St-Henri et un kit pour bleacher la moustache, pourquoi pas.

Ca y’est, j’ai un plan. Je vais me mettre à hanger dans les clubs de danse latine du Plateau et trouver mon prince charmant.

D’ici là, vous pouvez me trouver en train de chanter à propos du temps des fleurs, époque trop magique pour moi ou je n’ai jamais été, en train de faker d’avoir jadis chanté dans des tavernes du vieux Londres, où je n’ai jamais été non plus.

À la vida, bitches!

 

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