Je dois avouer que je ne comprends pas toujours pourquoi tout le monde capote avec Lady Gaga. La moitié du temps, elle me creep out, surtout à cause des shades rondes de Diane Keaton ou de genre de serial killer des nineties.
Je comprends aussi pourquoi on l’accuse de copier Madonna, mais ça m’intéresse pas vraiment parce que Madonna est rendue pas mal dégueulasse anyway. La Madonna d’avant manque à tout le monde, alors tant mieux si on peut en avoir un équivalent qui ne ressemble pas à Iggy Pop. All things considered, si j’étais Lady Gaga, je serais vraiment contente de ça. Dominer le monde? Yes, please.
Je serais par contre assez gossée par les rumeurs qui courent comme de quoi je serais hermaphrodite qui ont débuté genre la seconde même où j’ai décidé d’avoir un style moindrement intéressant. Apparemment, les gens étaient plus à l’aise quand j’étais la bimbo blonde fake n’ bakée sans grand intérêt qui faisait des tounes réminiscentes de Ace of Base en me pourléchant sur une planche à repasser, ou encore quand je wigglais une chorégraphie shitteuse digne des early Backstreet Boys dans un horrible maillot de bain bleu avec un sticker de Star Trek dans la face.
C’était moins challengeant pour leurs petits cerveaux, j’imagine. Et de l’autre côté, toute la communauté fétiche-fashion de hipsters underground post-gothiques qui organisent des party où il faut être vêtu de duct tape et de perruques ayant passé sous un char sont fâchés et prétendent que je leur ai volé leurs idées. C’est peut-être vrai, mais bon. Y’a toujours quelqu’un de fru quand quelque chose de marginal devient mainstream. C’est le cycle de la vie, people. Vous allez devoir trouver quelque chose d’encore plus weird.
Pour ma part, je profiterais du hype extrême qui entoure chacun de mes gestes pour partir des trends complètement débiles parce que vous allez vous extasier de toute façon. Quelque chose de vraiment dumbass, genre un nouveau bijou en forme de tête de chinchilla avec une couronne que tu portes danglant de ton cameltoe. Ou un os de nez tribal dont les deux bouts spinnent et suintent du faux sang. N’importe quoi, rien que pour ensuite regarder toutes les pauvres toutounes du Midwest qui vont essayer de les rocker et poster leur photo partout sur Facebook.
Quand on m’accusera de faire n’importe quoi, je dirai que c’était de l’art performance et que je voulais faire un commentaire sur la société de consommation et euh… mon ressentiment envers l’absence de mon père. Ou je quoterai Ghost World et dirai: "I feel it says so much about who I am and what it feels like to inhabit my specific skin" Bla, bla, bla. Vous allez trouver ça génial.
Bref, on dira bien ce qu’on veut, mais en deux ans, je suis passée d’illustre inconnue à fucking monstre de célébrité. I win. La journée ou vous pourrez vous vanter de partager un piano avec Elton John avec dix livres de glitter vert et de bouette dans la face, d’avoir pullé off une robe en ours, une coupe de cheveux de frère Toc pis des sous-vêtements miel doré, on en reparlera.
En attendant, merci de continuer de me vénérer, little monsters.