On vit, il semble bien, dans une époque de privation. De moins en moins de ressources, de moins en moins de liberté, de moins en moins de possibilités… On est habitué de voir les valeurs sûres disparaître, les portes se fermer.
De voir l’inverse se produire est une rareté dont il faut savoir profiter. Prenez les concerts extérieurs gratuits de Pop Montréal, par exemple. Chaque année, en juin, leur tenue en parallèle au festival Fringe et à la première vente de trottoir de la saison, à l’angle des rues Saint-Laurent et Rachel, signale l’arrivée de l’été. La dernière vente de trottoir de la saison, le dernier week-end d’août, se fait d’ordinaire sans musique, offrant finalement une répétition un peu plus terne de la première. Plus maintenant! Cette année, Pop Montréal est également de la partie durant la vente qui aura lieu du 26 au 29 août, toujours au Parc des Amériques, et toujours gratos! Le jeudi 26, entre 17h et 21, skkLLFFkk (oh, le vilain mot!), The Lindbergh Line, Desert Owls, Dead Messenger et Allan Lento se succèderont sur scène. Vendredi 27, c’est au tour de Golden Isles, The Man Machine, UN, les excellents Blue Hawaii, Jahnice et Krista Muir. Samedi 28, place à Jus Frais, Child Actor, Early Transcendentals, Adam and the Amethysts, The Receivers et Erik Virtanen, tandis que dimanche 29, à 14h, il y aura lancement du premier festival de musique juive de Montréal (lequel se poursuivra jusqu’au 2 septembre dans différentes salles de la ville) avec un concert gratuit de la Fanfare Severni. Un bon moyen d’aller prendre une pause durant ses achats de sous-vêtements sur la Main.
La résurrection
Toujours dans la catégorie «choses qu’on croyait disparues»: les défuntes soirées Turbocrunk, qui ont fait la joie des amateurs de hip-hop audacieux et d’électro de 2007 à 2009, connaîtront en quelque sorte une brève résurrection ce vendredi, 27 août au Warehouse (soit dans l’ancien club Coda, lieu où elles avaient originalement lieu). Megasoid, dont la tête pensante, Speakerbruiser, a depuis quitté Montréal pour Vancouver, est de retour pour l’occasion, et retrouvera quelques anciens compagnons d’armes: Hovatron, Lunice, Seb Diamond, Ango et Grand Mal. Rappelons que presque tout ce beau monde joue et remix entièrement live!
Pendant ce temps, un peu plus haut, à la Sala Rossa, un autre beau retour: celui du duo franco-allemand Stereo Total, qui était chez nous pas plus tard que l’automne dernier, mais qui a depuis lâché l’excellent Baby Ouh!. En effet, Stereo Total n’a pas toujours fait que des bons disques, mais celui-là est un crû fort réussi. Comme bonus non négligeable, soulignons la présence en première partie de l’insaisissable Bobo Boutin, l’ex-Georges Leningrad qui prend finalement cette année un envol solo attendu depuis la séparation du mythique trio, en 2007. Voilà une soirée qui ne devrait pas être triste.
Dimanche 29 août, deux bonnes options au calendrier pour qui a l’humeur à la danse: le rappeur inclassable K-OS est à l’Olympia, mais il pourrait bien se faire voler la vedette par sa première partie, soit l’excellent combo torontois Keys N Krates, qui se spécialise dans le remix live (et par live on entend «avec de vrais instruments») de diverses chansons connues. Un peu plus à l’Ouest, au Métropolis, c’est le retour du groupe new-yorkais Scissor Sisters et de ses irrésistibles hymnes kitsch, mi-électro, mi-disco, 100% glam. Casey Spooner et DJ Sammy Joe auront la difficile tâche de réchauffer la salle en attendant son arrivée.
Un incontournable? Megasoid et compagnie, vendredi 27 août au Warehouse.