Tous les chemins mènent à la mode. Ou presque. Le parcours de Kevin Roussel, 25 ans tout juste, est celui d’un autodidacte franchement débrouillard qui a pris son amour pour le t-shirt très au sérieux. Après avoir laissé en plan ses études aux HEC, Roussel prend son baluchon comme maison pour découvrir un nouveau continent, l’Asie. En Chine, à Shanghai plus précisément, il prend une pause, se loue un appartement et rencontre un colocataire féru de mode qu’il accompagne dans sa démarche pour mettre au point une ligne de vêtements. De retour à Montréal, Kevin a la piqûre et initie lui aussi sa propre marque, qu’il nomme Roussel. Après deux ans de conception et de fabrication à Montréal, le créateur homme d’affaires a bel et bien intégré les rouages de la mode masculine, un univers pourtant souvent boudé. Cet automne, il présente sa collection printemps-automne 2011 à la Semaine de mode de Montréal.
Le t-shirt est ta marque de commerce…
J’ai pourtant commencé avec des jeans. Mais ce qui a fonctionné le mieux et qui permet de me développer, c’est le t shirt.
Avant Roussel, étais-tu un gars à la mode?
Oui, j’ai toujours aimé la mode, mais je n’ai jamais été super fashion. J’avais surtout le goût de partir de quoi. La mode m’intéressait, car elle permet de développer une image de marque en plus d’offrir des nouveaux challenges à chaque saison.
Quelles marques t’inspirent?
Les Australiens Ksubi pour le côté rock et coloré. Ceci dit, je n’arrive pas à faire des liens entre Roussel et d’autres marques. Je veux me distinguer par mon côté minimaliste, une touche américaine, un esprit provocateur et ironique qui dénonce la décadence de la société, le champagne, le hamburger et tout le tralala. Un de mes nouveaux t-shirts présente cinq hamburgers de différentes couleurs qui s’empilent un peu à la manière Andy Warhol.
Pourquoi avoir choisi la mode au masculin?
Je ne sais pas ce que les filles veulent.
Une faute de style?
J’aime bien les layers devêtements. Alors, porter un cardigan sans rienen dessous, je trouve ça pas terrible.
Une personnalité dont tu aimes le style?
Je tente de développer une ironie autour de la célébrité. Alors évidemment, je ne veux pas m’associer à une célébrité comme un nombre effarant de marques. On n’a pas besoin d’une personnalité pour endosser un style.
Un de tes t-shirts affiche le bain de minuit. Tu es un adepte?
Justement, on a une date pour toi. Je blague… Oui, oui, ça arrive, mais c’est jamais prévu.
Roussel | rousselcollection.com
Semaine de mode de Montréal | 27 au 30 septembre | montrealfashionweek.ca