L’automne, on pleure. Fin du temps chaud, des journées longues, des soirées confortables sur les terrasses, luminosité à la baisse… Ça fait beaucoup de deuils à faire et un moral un peu sur le déclin.
En revanche, ça donne un décor soudainement sur mesure pour un tas de musique sombre vraiment chouette. Prenez le dernier album des Sadies, Darker Circles… Un bon cru que j’ai apprécié dès sa sortie, en avril, mais dont je ne peux soudainement plus me passer depuis le retour du temps gris. Ses guitares trempées de reverb et ses ballades tristes s’accordent avec le ciel automnal comme un pâté chinois avec une bonne giclée de ketchup.
Bon, les Sadies ne doivent pas jouer en ville prochainement (snif…), mais un jeune groupe local dans la même veine lance son premier EP ce jeudi 16 septembre à la Sala Rossa: Les Revenants. Contrairement aux Sadies, qui touchent à un peu de tout, le quatuor (qui est formé de membres passés et présents des Prostiputes ainsi que d’un ex-Robots de la Rime) reste dans un mélange plus circonscrit de country et de rockabilly, et il chante en français, mais trempe lui aussi ses sons de guitares dans de grandes flaques de reverb bien spacieux. En cinérama, le son. Qui plus est, le concert du 16 est un doublé avec une autre grosse pointure country locale, elle aussi adepte des guitares extralarges: Li’l Andy. Festival automnal à l’horizon.
Bon, il faudra faire un choix, parce qu’un autre must se produit en plein le même soir au National: Caribou, alias l’Ontarien exilé en Angleterre Dan Snaith. Le musicien, qui lançait en avril l’excellent Swim (d’ailleurs en nomination pour le prochain prix Polaris), revient pour un «vrai» concert avec ses musiciens, après une première visite à La Tulipe au printemps et un DJ set au Jupiter Room cet été. Première partie par The Russian Futurists.
Animal, deviens docile
Autrement, les fans d’Animal Collective ont rendez-vous avec l’un des membres du fameux quatuor, Josh Dibb, alias Deakin, ce mercredi 15 septembre au Il Motore. Le guitariste n’a jamais encore sorti d’album solo, mais voilà quelques années qu’il explore en dehors des confins du groupe. On suppose donc que ça devrait venir un jour. Il faut aller le voir sur scène pour savoir si ses recherches aboutissent. Chose certaine, outre un dénommé Prince Rama, le trio local The Pop Winds, très fortement inspiré d’Animal Collective, ouvre le bal. Soirée thématique, donc.
Deux options dignes de mention pour le vendredi 17 septembre. Pour les fans de rock, ça se passe au Divan orange, où le quintette local de rock débraillé Jesuslesfilles lance son premier album, Une belle table. Le groupe Fantôme (à ne pas confondre avec un groupe fantôme), qui comprend deux membres d’un certain groupe chocolaté qu’on ne peut pas nommer (disons seulement que l’un s’apprête à lancer un disque solo, tandis que l’autre joue d’une guitare qui contient moins que six cordes) ouvre les hostilités.
Pour les fans d’extravagance, de classe et de piano, l’inénarrable Chilly Gonzales est de retour le même soir au Cabaret Mile-End. L’imprévisible monsieur, aux concerts aussi riches en contenu musical que drôles, vient présenter la trame sonore de son premier film, Ivory Tower. Le film en tant que tel, lui, devrait être présenté chez nous en octobre.
Samedi 18 septembre, le combo jazz The Bad Plus, qui se spécialise en relectures jazzy de tubes populaires, est de retour à l’Astral.
Puis, le 21 septembre au Métropolis, c’est le retour tant attendu de la pétillante Maya Arulpragasam, alias M.I.A.. Elle est évidemment en tournée pour promouvoir son petit dernier (et par là, on n’entend pas le bébé qu’elle a eu avec le Montréalais Ben Bronfman), ///Y/. La rappeuse Rye Rye, une protégée de M.I.A., signée chez la compagnie de disque qu’elle a fondée, Neat Neat, est en première partie. Quelque chose me dit qu’il n’y aura pas beaucoup de roux dans la salle…