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Tuyaux-concerts: Blonde Redhead, The Drums et Deerhunter

Au début, la grisaille de l’automne a un charme mélancolique dans lequel il fait bon se vautrer. On se plaît à écouter de la musique aux couleurs semblables. «The comfort of being sad», comme disait Kurt Cobain.

Mais ces temps-ci, il fait froid, la lumière diminue de jour en jour… Ce n’est plus drôle. Il est temps de passer à l’étape suivante: celle de la fuite.

Pour ça, il n’y a rien comme les sons plus atmosphériques du «dream pop». Vous savez, cette musique qui carbure aux mélodies planantes, aux sonorités trempées d’écho et d’effets sonores, aux atmosphères profondes, avec juste ce qu’il faut d’éléments accrocheurs pour nous rappeler que nous sommes des humains faits d’émotions.

Trois des meilleurs représentants du genre viennent justement nous rendre visite dans les prochains jours. En premier lieu, le trio new-yorkais Blonde Redhead, qui a connu sous des incarnations bien différentes avant de l’entendre tâter des sons éthérés sur 23, en 2007. Sur son plus récent album, Penny Sparkle, lancé à la mi-septembre, il se transforme à nouveau, optant pour un son beaucoup plus électronique. Cela dit, son essence reste la même et sa capacité à nous emmener vers les hautes sphères aussi. Deux ans après son dernier passage au festival Osheaga, il se ramène au Métropolis samedi 16 octobre. En première partie, quelqu’un de tout aussi doué pour faire rêver à partir de tonalités électro, voire même techno: l’Allemande Hendrik Wember, alias Pantha du Prince, qui lançait en début d’année l’excellent Black Noise. Faut arriver tôt.

Puis, dimanche soir, gros dilemme à l’horizon. Au sud, soit au Cabaret Juste pour rire, les New-Yorkais The Drums effectuent leur première visite tant attendue en ville. Très inspiré par le britpop des années 80, le quatuor évoque le rêve à cause des doses massives d’écho qu’il injecte à ses mélodies légères. Son premier album éponyme, lancé au début de l’été en Angleterre et en septembre de ce côté-ci de l’Atlantique, est vraiment l’un des bons moments pop de l’année. The Hairs l’accompagne.

Puis, au nord, soit à La Tulipe, c’est le retour du quatuor d’Atlanta Deerhunter. Voilà qui n’aurait pas tant fait hésiter il n’y a pas si longtemps: bien que fort talentueux, Deerhunter s’est longtemps complu dans un mélange de shoegaze et de post-rock plutôt austère et sinueux. Mais voici qu’il ressurgit avec Halcyon Digest, un quatrième album beaucoup plus accessible, voire pop; richement tissé, plein de références à la pop des années soixante façon Phil Spector… Bref, pas facile de choisir. Pour ajouter du poids à l’option Deerhunter, l’excellent groupe du New Jersey Real Estate est aussi de la partie à La Tulipe, de même que Casino vs. Japan.

Pour qui aurait envie de musique plus typiquement automnale, volontairement morose, le «party» est au Cabaret Juste pour rire, mardi 19 octobre, avec Isobel Campbell & Mark Lanegan. Consacré à la ballade folk noire, le tandem (composée d’une ex-membre de Belle & Sebastian et de l’ex-chanteur de feu les Screaming Trees) lançait en août Hank, son troisième album commun. Incidemment, c’est son moins bon, mais le concert vaut le détour pour entendre les excellentes pièces de ses deux premières collaborations, Ballad of the Broken Seas (2006) et Sunday at Devil Dirt (2008).

Danser pour danser pour oublier
Pour s’évader, il y aussi la danse. Les prochains jours ne manquent pas non plus d’occasions de s’adonner à cette activité. Samedi 16 octobre, le tandem italien Bloody Beetroots revient en ville au Théâtre Telus. Cette fois, pas de simple DJ set: c’est en formule live qu’on vivra sa nu-french touch. Cherry Cola s’occupe de l’ambiance avant et après le show. Dimanche 17 octobre, l’Anglais Rusko, proche collaborateur de M.I.A. sur son dernier album, amène son dubstep mêlé de house à la SAT. Vilify et DJ Noyl l’accompagnent. Lundi 18 octobre, l’as américain du techno «sérieux», Matthew Dear, vient lui aussi présenter sa proposition en formule live au Belmont. Le Montréalais Mike Mind partage l’affiche.

Dans une veine un peu différente, mais tout aussi dansante, la seconde édition du festival ska de Montréal a lieu les 15 et 16 octobre au Club Soda. Plusieurs formations doivent s’y succéder sur scène, dont Catch 22, King Django, The Fabulous LoLo (alias Lorraine Muller de feu les Kingpins), Mustard Plug et le New York Ska-Jazz Ensemble. Également au programme: le concert d’adieu des piliers ska-punk locaux Subb ainsi qu’un concert-réunion du One Night Band.

Enfin, pour danser dans sa tête, il y a retrouvailles avec les rois du trip-hop, Massive Attack, lundi 18 octobre au Centre Bell. Il s’agit d’une tournée commune avec le tandem américain Thievery Corporation, lui aussi champion du genre. Martina Topley Bird, chanteuse ayant longtemps accompagné Tricky, assure la première partie.

Un incontournable? The Drums, le 17 octobre au Cabaret Juste pour rire avec The Hairs.

 

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