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Tuyaux-concerts: The Besnard Lakes, The Vaselines et Daedelus + The Gaslamp Killer

On voit rarement des peintres travailler à deux. Même chose pour les auteurs, les sculpteurs, les danseurs et les réalisateurs (OK, à part les frères Coen et Boileau-Narcejac). Mais il y a quelque chose dans la musique qui incite les couples à s’y investir ensemble. Vrai qu’il est plus facile d’accompagner une douce moitié occupée à gratter une guitare qu’à piocher sur un bloc de pierre, une feuille de papier ou de la pellicule… Y aurait-il là une méthode infaillible pour mettre du tigre dans un couple? Un bref survol des couples musicaux célèbres (Eurythmics, Fleetwood Mac, Eric’s Trip…) et de leurs destinées respectives (bonjour, divorce) suffit à rendre sceptique. Bonne chance, Win et Régine!

Tout ça pour dire que le calendrier de concerts des prochains jours a des airs de Saint-Valentin. Le défilé commence le samedi 30 octobre avec le retour en ville des dauphins locaux du shoegaze, les Besnard Lakes, au Cabaret du Mile-End avec Wintersleep. À leur tête se trouve le couple Jace Lasek-Olga Goreas, respectivement chanteur/guitariste et bassiste. Il est de ces expériences qui intoxiquent sans besoin aucun de substances… Les concerts de Besnard Lakes en font partie.

À l’autre coin de la ville, le même soir, un autre couple, quant à lui complètement autosuffisant sur scène: Matt & Kim, au National, en compagnie de The Hoof & The Heel et de Donnis. Résidents de la grosse pomme, Matt Johnson et Kim Schifino incarnent un couple un peu plus classique: ils sourient tout le temps, ont beaucoup trop d’énergie et dégagent une quantité anormale de bonnes vibes. Parions qu’ils se susurrent des petits surnoms mignons à l’oreille lorsque les micros sont fermés et qu’ils ont la même couleur préférée. Pour les fans, c’est l’occasion d’entendre à l’avance le matériel de leur nouvel album, Sidewalks, qui doit paraître le 2 novembre.

Puis, dimanche 31 octobre, un ex-couple vachement important dans la culture rock s’amène chez nous pour la première fois: The Vaselines (en photo), en compagnie de Dum Dum Girls à la Sala Rossa. Pour qui aurait vécu sous une roche sans jamais porter attention à ceux qui ont inspiré la musique qu’on entend tous les jours, le duo écossais (qui n’est plus un couple aujourd’hui et n’était d’ailleurs plus un groupe non plus jusqu’à sa reformation officielle, l’an dernier) était le groupe préféré d’un dénommé Kurt Cobain, jadis naguère. Actifs originalement de 1986 à 1990, les Vaselines sont responsables des «Molly’s Lips», «Son of a Gun» et «Jesus Wants me for a Sunbeam», que Nirvana a repris par après. Halloween oblige, il serait tentant de se rendre au concert déguisé en le Dieu du grunge, mais lorsque je l’ai interviewé récemment, Eugene Kelly, moitié des Vaselines, me disait que des fins finauds ont la même idée dans chaque ville où ils s’arrêtent… Imaginez alors un 31 octobre!

Stone, le monde est Stone
Évidemment, tous les duos ne sont pas des couples. Échaudés que nous fûmes par les White Stripes, on a toutes les bonnes raisons d’être sceptiques à l’endroit d’Angus & Julia Stone, ces soi-disant «frères et sœurs» d’Australie qui lançaient plus tôt cette année le populaire album Down the Way… Mais il semble que oui, ils sont bel et bien frangins. Le dossier est clos (tout comme leur concert du 29 octobre au National, d’ailleurs, qui affiche complet). Une question demeure: d’où vient cette affection des Australiens pour le prénom «Angus»? Tout ça me donne envie d’un bon steak…

Remarquez, pas un duo musical n’est à l’abri des rumeurs sur une possible liaison sentimentale. Quand j’étais jeunot, je croyais dur comme fer celle concernant Simon & Garfunkel… Comme quoi pas même se faire coup sur coup Carrie Fisher et Eddie Brickell n’immunise contre les ragots! (j’aurai ta peau, Simon…)

Étrangement, le duo Dead Prez n’a jamais fait l’objet de tels bavardages. On se demande pourquoi… Vrai que de ne lancer que deux albums en dix ans n’aide pas énormément. Dans tous les cas, le tandem amène ses textes ultraengagés et son «bouncissime» hymne «It’s Bigger Than Hip-Hop» ce mercredi, 27 octobre aux Foufounes électriques.

Un autre duo à ne pas négliger: PS I Love You, de Kingston, Ontario (à ne pas confondre avec PS Jah Bless de Kingston, Jamaïque). Composé d’un chanteur et guitariste ainsi que d’un batteur, le tandem vient de lancer un excellent premier album, Meet Me at the Muster Station, sur lequel se mélangent l’indie-rock artsy de Wolf Parade au blues trash de Jon Spencer. Ils seront de la prochaine édition de M pour Montréal, mais s’échauffent en attendant ce dimanche, 31 octobre au Il Motore avec Diamond Rings (la nouvelle recrue du label local Secret City) et le trio montréalais Technical Kidman.

À deux, c’est mieux
Il y a ceux qui roulent en solo, mais qui tournent à deux pour maximiser leur impact. C’est le cas de deux DJ et producteurs californiens bien en vogue en ce moment, Daedelus et The Gaslamp Killer. Le premier est un touche-à-tout (il a même fait du folk) parrainé par le label Ninja Tune et récemment converti au glitch-hop, qui joue sur scène d’un étrange bidule ressemblant à une console de vaisseau spatial de Star Trek. Le second est surtout connu pour ses mixtapes. Les deux sont affiliés à l’important collectif Brainfeeder, chapeauté par l’incontournable Flying Lotus. Ils s’arrêtent au Belmont mardi 2 novembre en compagnie de Samiyam et de Teebs.

Enfin, une pensée pour ceux qui n’ont rien de duos, mais qui promettent quand même de mettre du piquant dans nos prochains jours: Sheezer, un groupe de reprises féminin (composé notamment de la chanteuse indie vancouvéroise Laura Barett) qui ne joue que des pièces des deux premiers albums de Weezer (yay!) est au Club Lambi le samedi 30 octobre, tandis que Black Mountain et les Black Angels déversent leurs torrents de rock noir et malsain ce lundi 1er novembre à La Tulipe.

Un immanquable? The Vaselines avec Dum Dum Girls, dimanche 31 octobre à la Sala Rossa.

 

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