Y’a quelque chose de fascinant à propos de Christina Aguilera. Que tu l’aimes ou pas, tu peux pas nier qu’elle a une voix vraiment badass. Dans le genre grosse power-diva qui abuse souvent des vocalises interminables en passant dans la même seconde de couinage ultra aigu de Mariah Carey à rugissements wannabe-Aretha et autres acrobaties de la glotte, on est comme obligé d’admettre qu’elle a des pipes.
Mais me semble qu’on y porterait plus attention si elle était moins occupée à passer de pop-star avec eyeliner blanc et pants de tissu sportif qui fait sui-sui avec des snap sur le côté en chantant »génie dans une bouteille bébé » à méga tranny bouetteuse qui shake son booty dans un ring de boxe avec des tresses de gothique lolita, à femelle de Marilyn Manson avec des vidéos trop dark pour la toune, pour ensuite sembler avoir un moment de lucidité en mariant un gars pas beau et faire un joli vidéoclip de mariage, mais finalement retomber dans la médiocrité avec son dernier album ma foi fucking oubliable avec demi-face de robot. Je me souviens avoir lu, un jour, sur le blogue de Karl Hardy (don’t ask), la phrase suivante: "Je sais tout de suite en regardant la pochette que ce sera marquant dans l’histoire de la musique pop. Chaque fois que je sens quelque chose du genre, ça arrive." Ouin, ben… En tout cas. Back to Christina et ses drôles de choix.
On the bright side, elle a eu son étoile sur le Hollywood Walk of Fame lundi, et elle sort un film avec Cher et la fille qui faisait Veronica Mars. Ça va s’appeler Burlesque et donner la chance à Christina d’être pichou au début, pour ensuite se grimer comme Frank-N-Furter et aller grogner wwooooouwoouuuhouwoooooommmyeahyeah de super grave à turbo aigu devant une foule ébahie. On s’en doutera pas pantoute. Revirement sensass.
Elle vient aussi de divorcer d’avec son monsieur sous prétexte qu’elle taponnait trop de madames. Elle a sans doute donné un nom débile à son bébé, d’ailleurs. Je vais aller googler ça. (…) Ha! Il s’appelle Max. Je suis presque déçue. Ce googling m’a toutefois appris qu’elle se promène à poil dans la maison pour que Max voie que sa maman n’a pas peur de sa sexualité. J’imagine qu’elle a omis de considérer le fait que la sexualité de sa mère est bien la dernière osti d’affaire dont un jeune garçon a envie de connaître l’existence. Dégueu. Sorry, lecteurs nudistes (je vous visualise tellement), mais ewww.
Who knows, elle est peut-être vraiment canon toute nue. C’est dur à dire puisqu’elle a toujours six litres de peinture à face pas tout à fait de la bonne couleur croutée dans les sourcils et autour de la bouche. Christina abuse notoriously du fond de teint. Et du Sharpie à sourcils. Et des grosses perruques mottonneuses de Barbie oubliées sous le lit depuis deux ans.
J’ai pensé à Christina aujourd’hui en voyant le nouveau clip de l’incroyable chanteuse britannique Adele, selon moi une des meilleures voix sur Terre en ce moment (exception faite d’Amy Winehouse, qui ne compte plus trop vu qu’elle doit avoir une cachette à dope où se trouvaient jadis ses cordes vocales), qui est tellement belle, tellement talentueuse, tellement authentique et tellement pas slutty. Pas skinny du tout, non plus, pas cokée, pas enceinte d’un backup singer, pas en rehab pour la sixième fois. Mine de rien, c’est vraiment rare. Elle fait beaucoup de bien, je trouve, dans un monde rempli de bébé hoes auto-tunées et préfabriquées qui savent pas chanter et qui vont se retrouver dans trente secondes la noune à l’air dans une limo.
Je veux pas être quétaine, mais si j’étais une ado aujourd’hui, angoissée pis complexée, ça changerait ma vie de voir une fille qui a quand même sorti son premier album, qui a été un hit monstre, à l’âge de 19 ans, et qui est pas totalement used-up au moment de sortir son deuxième album à vingt et un. Je trouve ça beau. Je suis une die-hard fan d’elle depuis longtemps, et je suis vraiment excitée par ce nouveau vidéo que je vous link ci-dessous. À voir, sérieux.
Si j’étais une jeune Christina Aguilera qui débute, j’aurais aimé être assez bien entourée et avoir le courage de me bâtir une carrière respectable et inspirante comme celle d’Adele parce que ma voix me le permettait. J’aurais pas laissé des messieurs en complet avides d’argent me transformer en la sad clown hooker que je suis aujourd’hui.
Merci, humanité, avec tes valeurs de merde et tes bas instincts, de me fournir de quoi rire et me remonter l’égo chaque semaine. Pis encore plus important, merci à vous autres de lire ça. Parce qu’on a beau me traiter de bitch et tout, j’aime mieux en rire que l’autre option.