Les rêves de l’enfance sont faits du plus inatteignable comme du plus modeste. Ce que je désirais plus que tout quand j’étais gamin (à part voler)? Mais un sabre laser comme ceux de Luke Skywalker et de Darth Vader, voyons! Cette fière allure futuriste d’un rouge ou d’un bleu éclatant, ces sons enlevants émis durant le combat… Tous les prétextes étaient bons pour les émuler un instant.
La technologie a beaucoup évolué depuis, mais à ma grande déception, personne n’a encore inventé ledit objet (mis à part en version virtuelle pour le iPhone).
En attendant qu’on puisse le tenir entre nos mains, le rêve se poursuit en musique à travers l’actuelle vague électro-rap (ou post-dubstep, ou glitch-hop, peu importe comment vous la nommez). Il y a clairement plus d’un nostalgique de Star Wars, Tron et autres grands classiques de la science-fiction des années 70 et 80 parmi ses artisans. Tous ces rythmes métalliques, ces sons de lasers, cette imagerie futuriste… L’influence de Star Wars est aussi évidente qu’à l’écoute d’un épisode de Family Guy.
Le tandem californien Lazer Sword va jusqu’à rendre hommage à la fameuse arme Jedi dans son nom. Et musicalement, qu’est-ce que ça donne? Ce que son patronyme suggère: des rythmes à faire danser des droïdes, des lignes de synthés à faire dévier le Faucon Millénium et des basses à en faire exploser Aldérande. Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, le duo était souvent invité aux soirées Turbocrunk, organisées par les stars locales Megasoid au Club Coda ou au Zoobizarre. Le côté obscur a mis un terme à cette époque, mais un nouvel espoir arrive maintenant, non seulement avec le solide premier album de la paire (au titre éponyme) paru la semaine dernière, mais aussi avec le retour du groupe en ville ce samedi 27 novembre au Belmont. L’événement, qui devait originalement avoir lieu au Cabaret Juste pour rire, a été fusionné avec le concert des Midnight Juggernauts. L’alignement final est donc: Lazer Sword, Midnight Juggernauts avec Bikini et DJ Mini en première partie.
Masque de beauté
Un autre rêve d’enfance? Avoir une cagoule. Simple de même. Comme les voleurs de banque, mais aussi un peu comme Batman. Parce que porter un masque, c’est cool. Jusqu’à ce que l’objet se mette à sentir la bave et le fond de sac d’école (où repose toujours aussi une quelconque nourriture écrabouillée et/ou rancie), mais ça, c’est une autre histoire… Bref.
Cette fantaisie-là a heureusement été exaucée sur le long chemin de la vie, mais cela ne m’empêche pas de conserver une fascination certaine pour cet accessoire vestimentaire favori de la poétesse trash locale Géraldine. Après en avoir mystifié/enchanté/apeuré plus d’un avec ses concerts déjantés et ses chansons grunge absurdes, au cours des quatre dernières années, la demoiselle masquée a enfin complété son premier album, Sold-out capitalisme. Entourée de ses fidèles collaborateurs (dont Navet confit), regroupés pour l’occasion sous le nom des Platines Saint-Clair, elle lance officiellement la chose ce vendredi 26 novembre au chic Café Cléopâtre, dans le cadre d’un 5 à 8 où, en plus d’assister à un concert, il sera possible de se procurer des produits dérivés (comme une fabuleuse horloge Géraldine).
Poussé par le vent
Si les rêves ne prennent pas fin avec l’enfance, ils changent quand même un peu de forme en vieillissant. Le plus souvent pour prendre celle d’une douce fuite vers l’inconnu et/ou le lointain. Pour votre humble serviteur, rien de tel qu’un peu de country bien authentique pour rêvasser paisiblement aux grandes étendues américaines et à la route vers nulle part. Deux occasions prochaines de le faire devant une scène plutôt que des haut-parleurs: avec Wildwood Flowers, un groupe local de reprises de la famille Carter, le jeudi 25 novembre au Quai des Brumes (dans le cadre d’un concert-bénéfice pour la Fondation Norman Clark), ainsi qu’avec les excellents Caloon Saloon et Les Revenants, lundi 29 novembre à la taverne Chez Baptiste sur Masson. Pas facile de se mériter l’adjectif «authentique» quand on défend ce genre de musique dans la langue de Molière et pourtant, ces deux derniers groupes y arrivent les doigts dans le nez (et sur le manche).
Également au programme: Deerbunnies avec Sweetheart Sebastian et The Building, jeudi 25 novembre à l’Alizée; Tonstartssbandht avec Black Feelings et Grand Trine, jeudi 25 novembre au Il Motore; No Joy avec Ducktails, Grimes et Metz, samedi 27 novembre à la Casa del popolo ainsi que Bear Hands avec Hesta Prynn et Golden Isles, mardi 30 novembre à la Casa del popolo.