Le week-end dernier, une furie d’événements durant toute la nuit s’est abattue sur la ville, ne laissant que quelques survivants hébétés derrière elle. Les policiers se déchaînaient et accusaient d’honnêtes citoyens de tenir un débit de boisson illégal – la routine, quoi, avec une administration publique digne de l’époque de la Prohibition. Des X-Box disparaissaient des lofts, les toilettes étaient fréquentées par au moins trois personnes à la fois, les bouteilles de bière éclataient dans les yeux des passants, et certains trouble-fêtes se faisaient violemment fouler le poignet en se faisant expulser.
Rien de nouveau sous le soleil de Montréal, obscurci au moment d’écrire ces lignes par une tempête de neige qui ne s’arrêtera visiblement jamais.
Vous pensez prendre une pause et ralentir la cadence à l’orée du temps des fêtes? Révisez votre opinion. Réalignez vos flûtes. Faites accorder votre piano. Cirez vos chaussures. Déblayez votre voiture. Et en avant pour la grande aventure du week-end.
WE NO SPEAK ITALIANO AT STEREO
Beau duo d’Italiens mélomanes, ce vendredi, au Stereo. C’est une affiche dont on aurait pu rêver il y a quelques années, et qui se concrétise splendidement: Davide Squillace (à ne pas confondre avec David Foster Wallace) et Luca Bacchetti vont sans contredit casser la baraque, surtout lorsqu’on sait qu’ils seront encadrés par la polyvalente Maus.
Bacchetti, un Italien domicilié à Barcelone et endisquant entre autres chez Ovum et Wagon Repair, propose un son très « deep » et borderline tribal, avec des pièces qui se développent au-delà de dix minutes et entraînent l’auditeur dans un monde inquiétant. Squillace, son ami et voisin, pousse un son légèrement plus techno, qui se marie à merveille à celui de Bacchetti. Gageons qu’ils seront plus qu’aptes à manier le merveilleux système de son de l’afterhour.
Luca Bacchetti & Davide Squillace | Vendredi 10 décembre | Stereo | 858, Sainte-Catherine Est
ÊTRE COCKTAIL AU LAMBI
Les gars de Cocktail Club Soundsystem ont toujours défendu un éclectisme musical réjouissant, éclaté et bon enfant, basé sur le plaisir de la danse et de la mélodie classique. Ils invitent souvent des artistes qui ne passeraient autrement pas par ici. Et ce samedi au Lambi, ils reçoivent nul autre que le Torontois Basic Soul Unit.
Stuart Li a entre autres endisqué chez Ostgut Ton et Versatile (deux étiquettes diamétralement opposées), ce qui prouve sa capacité d’adaptation, et on dit ses sets de DJ pleins de funk, house, techno et disco. Pour vous réchauffer.
Basic Soul Unit | Samedi 11 décembre | Club Lambi | 4465, Saint-Laurent | myspace.com/basicsoulunit
AUSSI À SURVEILLER
Jeudi: Frivolous débarque à la soirée Fricoti du Salon Daomé, en présentera les pièces de son album sur Cadenza, dont la sortie est prévue pour janvier.
Samedi: Le party de Noël de I Love Neon & High Food, au Belmont, propose un DJ set de The Juan MacLean et les locaux Duvall & Seb Diamond. Vous souvenez-vous de The Autist, le résident de Quattrophonic et Tistik? Il est de retour derrière les platines à la soirée High Heels Prohibited de Nymra & Sofisticated, au Salon Daomé. Miss Honey Dijon passe par le Parking, et Hector Romero & Joeski par le Stereo.
L’incontournable de la semaine? Ça va sans doute vous surprendre, mais je vous propose une soirée hip-hop. Parce que quand une légende de l’amplitude de Bun B passe en ville, on ne rate pas l’occasion de le voir et l’entendre. Le mec est la moitié du duo UGK, vient de lancer le dernier opus de sa TRILLogy, « Trill O.G. », et une vieille blague bien installée dans la tradition dirty south est de se demander s’il y a quelqu’un avec qui Bun n’a PAS enregistré de chanson. Réponse: pas grand monde. Il sera au Cabaret du Mile-End ce mardi 14 décembre, et soyez-y tôt, car le show sera fini à minuit.