Broken Social Scene a besoin d’autant de présentation que Karla Homolka – ou Roch «Moïse» Thériault, si votre pays se limite aux fleurs de lys. Au fil des ans, le groupe a mélangé barbes, foulards et vedettes montantes dans un pow-wow honnête et mature, allant jusqu’à user des talents de membres de formations telles Dinosaur Jr et Pavement pour arriver à ses fins. NIGHTLIFE s’est brièvement entretenu avec Charles Spearin (également présent dans Do Make Say Think) pour évaluer la convenance de leurs plus récents projets.
Vous cumulez un nombre d’années d’expérience scénique qui totalise probablement plusieurs fois l’âge permettant des réductions de tarifs d’autobus. Quelle est la pertinence de continuer au sein de BSS et qu’est-ce qui est si pertinent à propos du nouvel album?
Personnellement, depuis la sortie du nouvel album, je me sens particulièrement bien; j’ai finalement l’impression qu’après tout ce qu’on a fait, notre chemin suit un sentier presque elliptique. C’était très important pour Kevin (Drew) et moi de travailler avec quelqu’un comme John McEntire (NDLR: membre et réalisateur de Tortoise, The Sea and Cake, etc.) pour The Forgiveness Rock Record. Alors que nous étions avec lui à Chicago, nous nous sommes vraiment inspirés de la manière dont les gens de la scène là-bas approchent leur musique. Il nous a semblé qu’il y avait un véritable idéal de communauté dans l’air; une espèce de camaraderie qui pousse des individus à collaborer simplement parce qu’ils ont un idéal artistique en commun. C’est un sentiment qui me ramenait au temps où Kevin et moi avons formé K.C. Accidental (NDLR: groupe qui évoluerait en Broken Social Scene).
Vous semblez beaucoup plus portés vers l’idée d’un son représentant une «scène» plutôt qu’une location géographique spécifique.
Mon opinion est que les gens peuvent se dire influencés par certains disques, mais il faut assurément une communauté de gens dédiés pour influencer quelqu’un dans ses directions musicales. Dans notre cas, pour nos albums plus récents, ce sont des gens tels que Jim O’Rourke (NDLR: ex-collaborateur de Sonic Youth) et les autres artistes de cette scène qui nous ont influencés par leur manière de se concentrer sur la musique plutôt que sur ce mot ridicule qu’est «carrière».
Des mauvaises langues ont déjà susurré à mon oreille que BSS est une version indie-rock de U2. Mis à part l’indifférence, quelle réaction as-tu à cet énoncé?
(Fou rire) Le moins qu’on puisse dire c’est que j’ai de très houleux sentiments à propos de U2…
Comme tout le monde…
Écoute, je trouve leur musique abominable quelquefois, pertinente d’autres fois, égocentrique à certains moments, ridicule de temps en temps, géniale un tantinet et… Hum, ouais, si on y pense un instant, c’est peut-être exactement ce qu’on est, qui sait?
Broken Social Scene
18 décembre | Métropolis
59, Ste-Catherine E.
avec Here we go Magic
brokensocialscene.ca